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Pastaga, on y reviendra

On entre au Pastaga avec de grandes espérances. Pressés de goûter aux nouveaux plats imaginés par Louis-Philippe Breton (Montée de lait) et Martin Juneau (Newtown), on n’a pu attendre plus longtemps que quatre jours après l’ouverture pour s’y attabler.

La soirée débute bien. On nous accueille chaleureusement dans les anciens locaux de l’Apollo. On aime le rideau de billes qui divise la salle à manger en deux, le grand tableau rouge et blanc qui orne le mur, les tables de bois et le verre qui nous sépare de la cuisine.

On s’installe dans un coin, près des grandes fenêtres en vitrine. Derrière, en cuisine, les chefs sont à leur poste. On salive déjà. On nous ex­plique intelligemment le menu. On se sent bien reçu, mais malheureusement, le service connaîtra des ratés. On y reviendra.

Au menu, 10 petits plats sont proposés. On en commande six pour trois personnes. Et un verre de vin nature (ils le sont tous). La carte est intéressante, et plusieurs bouteilles coûtent dans les trente dollars.

Plusieurs minutes plus tard, on nous indique qu’on nous a oubliés en cuisine et que le premier service sera fait en priorité. Sans qu’on demande quoi que ce soit, le serveur nous dit qu’il ajoutera, sans supplément, un septième plat à notre commande. On nous avoue que la communication n’est pas encore tout à fait au point.

Arrivent donc les fameux plats. Le doré cuit sur la peau, servi avec des choux-fleurs marinés, est absolument divin. Idem pour le pétoncle fondant servi sur une généreuse tranche de bacon. La tarte au boudin – qu’on nous a offerte – et son chutney d’échalote et de pommes séduit et rappelle le pâté à la viande. De son côté, la salade tiède de betteraves avec yo­gourt séché et râpé est réussie sans être mémorable.

Le deuxième service arrivera aussi avec un peu de retard. Parmi les trois plats, le porcelet croustillant qui a fait les beaux jours de la Montée de lait. Sur des panais rôtis et en purée, le classique est simple mais diablement efficace.

Les deux autres plats, savoureux, détonnent tout de même. Juneau et Breton souhaitaient un resto décontracté, style brasserie française, et c’est exactement ce que ces deux plats représentent : un sandwich smoked meat de bison do-it-yourself (amusant) et un chopped liver kasher style avec des câpres et des œufs cuits dur qui rappelle le Montréal juif. Deux bonnes idées qui nécessitent une plus grande réflexion.

Le sandwich est original mais un peu sec. Quant au foie – servi avec chips de bagel Beaubien, beau clin d’œil –, il aurait gagné à être servi dans un plat plus grand et au premier service plutôt qu’au deuxième.

Pastaga veut dire pastis en argot français. Les chefs se sont donc amusés avec ce thè­me. Au bar, on propose bien sûr du pastis, et à la salle de bain, le savon est parfumé à l’anis! Puis, il y a l’aneth. Beaucoup d’aneth. Il y en avait dans 5 plats sur 7. Un peu excessif.

Au dessert, les churros servis dans une soupe cho­colat-clémentines étaient un peu mous, et la pré­sentation des palmiers avec gâteau aux pommes laissait à désirer.

Côté service, on n’est ja­mais revenu nous voir pour le deuxième verre de vin qu’on avait demandé. On a eu toute la misère du monde, également, à faire remplir nos verres d’eau. Bref, on a beaucoup attendu.

On ne le dira jamais assez, une expérience gastronomique n’est pas seulement influencée par ce qu’il y a dans l’assiette. Pour pleinement profiter de l’art de Juneau et de Breton, il faudra donc revenir. On donnera une deuxième chance au Pastaga avec plaisir.

En résumé

  • L’occasion: Entre amis (on peut aussi regarder les matchs du CH à la table du chef, dans la cuisine)ou en tête à tête.
  • L’ambiance et le décor: Très chouettes. Décor simple avec des touches design ici et là. Très décontracté.
  • Le prix: Chaque plat coûte de 12 à 15$. Comptez une cinquantaine de dollars par personne avec un verre de vin, avant taxes et service. Le prix des bouteilles est fort raisonnable.
  • Nous avons aimé: Les plats, presque tous délicieux. Le doré cuit sur la peau est le meilleur poisson que nous avons mangé cette année.
  • Nous avons moins aimé: Le service chaotique, qui n’est visiblement pas encore au point. On se cherche encore.

Le Pastaga, vins nature et restaurant
6389, boulevard Saint-Laurent
514 742-6389

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