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Un toit, trois générations

N’ayant plus la volonté ou la capacité de s’occuper seuls d’une maison, de plus en plus d’aînés choisissent de cohabiter avec leurs enfants. Présentation d’un phénomène encore marginal, 
mais qui ne fait 
que s’amplifier.

Un concept assez récent
En 1998, le gouvernement du Québec modifiait la Loi de l’aménagement et de l’urbanisme afin de permettre aux municipalités d’octroyer des permis pour la construction de maisons intergénérationnelles. Mais qu’est-ce qu’une maison intergénérationnelle, au juste? «Selon la définition la plus stricte, il s’agit d’une résidence unifamiliale composée de deux logements indépendants permettant la cohabitation parents-enfants. Les duplex et autres propriétés du genre ne se classent donc pas dans cette catégorie, même s’ils peuvent être habités par les membres d’une même famille», explique Paul Cardinal, directeur de l’analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec.

Ventes en hausse
En 2016, 1751 maisons intergénérationnelles ont été vendues sur Centris, la plateforme qui regroupe toutes les propriétés à vendre par les courtiers immobiliers du Québec. «Cela représente une hausse de 3% par rapport à l’année précédente», précise Paul Cardinal. L’économiste s’attend à ce que la demande continue d’augmenter, notamment en raison du vieillissement de la population. «La hausse du coût de l’immobilier est un autre facteur qui explique l’intérêt pour ce type de résidence. Les parents peuvent en effet fournir la mise de fonds en tout ou en partie, ou contribuer au paiement des mensualités hypothécaires grâce au montant du loyer qu’ils donnent, ajoute M. Cardinal. Les parents y gagnent eux aussi au change, puisque le coût de la cohabitation est généralement inférieur à celui d’une résidence pour personnes âgées.

Un investissement 
important
Les maisons intergénérationnelles se vendent en moyenne 9% plus cher que les maisons unifamiliales conventionnelles. Cette différence s’explique, entre autres, par le fait que le logement supplémentaire est habituellement équipé de sa propre cuisine et de sa propre salle de bain. La conversion d’une résidence existante en maison multi-générations peut quant à elle se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Heureusement, les propriétaires qui souhaitent procéder à de tels travaux peuvent bénéficier d’une aide financière, notamment grâce au programme RénoVert, qui a été prolongé jusqu’au 31 mars 2018.

À vérifier avant 
de cohabiter
Avant de vous lancer, il est primordial de vous assurer que vous entretenez une bonne relation avec les parents que vous comptez héberger. «Les gens devraient aussi s’informer auprès de leur municipalité de ce qu’ils pourront faire avec leur annexe lorsque les parents ne seront plus en mesure d’y habiter», suggère M. Cardinal. Les exigences du Code de construction du Québec à l’égard des logements intergénérationnels étant moins strictes que celles concernant les logements conventionnels, certaines villes pourraient en effet refuser que l’annexe soit louée à des personnes sans lien de parenté avec les 
propriétaires.

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