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Les Y : une génération de propriétaires en devenir

Young Couple At New Home Photo: Métro

Seulement 10 % d’entre eux ne désirent pas être propriétaires un jour, et la majorité de ceux qui prévoient déménager dans les deux prochaines années espère poser leurs meubles dans leur propre demeure, selon un sondage de Léger Marketing. Mais que recherchent-ils lorsque vient le temps de prendre possession de leur premier trousseau de clés?

Ville ou banlieue?
Tout dépend du budget disponible, fait valoir l’agent immobilier de Via Capitale Joey Allard, qui travaille à Montréal, à Laval et sur la Rive-Nord. «Quand ils ont les moyens de choisir le centre-ville, c’est souvent ce qu’ils privilégient, sinon ils choisissent la banlieue»,  remarque-t-il. Les premiers acheteurs qui cherchent à Montréal ont un budget tournant autour de 350 000 $, ceux qui cherchent à Laval, de 275 000 $, et ceux qui choisissent la Rive-Nord, de 225 000 $, selon l’agent.

Alors que la population du centre-ville est en croissance, la majorité des nouveaux résidants ont entre 24 et 35 ans, souligne un rapport de Commercial Real Estate Services (CBRE) Canada, qui fournit des informations et des avis chaque année sur l’ensemble des principaux marchés immobiliers. Ce sont souvent de nouveaux diplômés, célibataires ou sans enfants, qui jouissent d’un revenu plutôt intéressant. Selon Statistique Canada, le revenu moyen après impôt des ménages urbains est de 73 600 $, par rapport à 59 999 $ pour les ménages ruraux.

Condo ou maison?
C’est la maison qui a la cote auprès des Y, plus que le condo. Selon une enquête de la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ) réalisée en 2014, 72 % des acheteurs de la génération Y ont opté pour une maison dans les cinq dernières années dans la province, contre 26 % qui ont préféré la copropriété. Dans la grande région de Montréal, les Y sont un peu plus nombreux à choisir le condo (36 %).

«Ceux qui choisissent le condo sont souvent davantage tournés vers la carrière que la famille au moment de leur achat», remarque M. Allard. Souvent, le choix d’un condo est aussi une question budgétaire, étant donné que les copropriétés sont généralement plus abordables que les maisons.

Ceux qui choisissent le condo en ville le font par ailleurs pour une question de proximité et de style de vie. «Ils sont souvent prêts à faire des compromis sur la grandeur du condo au profit de la terrasse et du chalet urbain sur le toit, de la salle de gym et la proximité avec les activités et le travail», indique Frandy Cherestal, agent immobilier pour Remax McGill.

Clé en main ou investissement?
Selon Joey Allard, le coup de cœur et le coup d’œil jouent souvent pour beaucoup dans le choix de propriété de la génération Y. Les propriétés clé en main ou nécessitant peu de travaux sont donc populaires auprès de ces nouveaux acheteurs, qui ont souvent moins d’habiletés ou d’intérêt pour les travaux manuels que leurs parents, avance l’agent immobilier. «Les propriétés qu’ils recherchent sont souvent des petits pains chauds qui se vendent très vite», souligne-t-il.

Les premiers acheteurs ne choisissent pas non plus leur maison pour y vivre à très long terme, selon l’agent. «Alors qu’on choisissait une maison pour 20 ans et plus auparavant, je vois les premiers acheteurs déménager après 5 ou 6 ans aujourd’hui», remarque-t-il.

Un choix de proximité et de famille

MAISON témoignageLe salon de Jonathan et sa de conjointe commence peu à peu à disparaître sous une pile de boîtes. Le couple prendra possession de sa première maison le 1er mai, où il emménagera avec sa fillette de deux ans et son futur petit frère, encore au chaud dans le ventre de maman.

Le couple de professionnels de la fin vingtaine cherchait une maison à Deux-Montagnes, dans la couronne nord de Montréal, tout près du train de banlieue. Pour eux, le prix, l’emplacement et les trois chambres à l’étage étaient les critères de recherche principaux. «Acheter à Montréal était hors de prix et il fallait être près des transports en commun pour le travail», explique Jonathan, ajoutant que la présence d’amis dans cette ville qu’ils habitaient déjà depuis deux ans a aussi pesé dans la balance.

Pour 257 000$, ils ont pu acquérir un cottage construit en 1994 dans un quartier familial, à deux pas de la gare de train, comptant trois chambres à coucher à l’étage, des pièces de bonnes dimensions, un sous-sol fini, un garage et une petite cour.

Sans être clé en main, la maison est en bon état général. «Mon père est habile de ses mains et je n’ai pas peur des travaux. Le clé en main n’était pas un critère important pour nous», explique-t-il. Le couple prévoit déjà quelques travaux à court terme et la mise à jour du décor à moyen et à long terme, la maison n’ayant pas été rénovée depuis sa construction.

«Nous n’avons pas acheté la maison dans le but de la revendre dans quelques années ni dans l’optique d’y rester pour 20 ans, fait valoir Jonathan. On verra si on s’y sent bien, quels travaux on y fera… On reste ouverts à tout.»

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