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Quelques réponses sur la dépendance au cannabis

Medical marijuana with rolling paper Photo: Getty Images/iStockphoto
Eve Beaudin - Agence Science-Presse

Depuis le dépôt du projet de loi canadien sur la légalisation du cannabis, en avril, on a pu lire de nombreuses affirmations contradictoires sur 
la dépendance.

La consommation de cette drogue peut-elle vraiment créer une dépendance? Les risques sont-ils plus ou moins élevés que pour les autres drogues? Les jeunes ont-ils plus de chances d’y devenir accros?

1. Le cannabis peut créer 
une dépendance : VRAI
Contrairement à la croyance populaire, il est possible de développer un « trouble lié à l’usage » du cannabis, pouvant aller jusqu’à la dépendance. Les études suggèrent toutefois qu’un consommateur de cannabis sur 11 développe une forme de dépendance, soit 9%.

Les troubles liés à l’usage sont plus fréquents chez les grands consommateurs. Par exemple, ils peuvent ressentir des symptômes de sevrage qui durent jusqu’à deux semaines s’ils cessent de fumer (irritation, trouble du sommeil et de l’appétit, etc.). Dans les cas les plus sévères, la dépendance comporte de caractéristiques décrites dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, comme la tolérance élevée à la drogue, la difficulté à arrêter ou les manquements récurrents à des obligations.

2. Le risque de dépendance au cannabis est plus élevé que le risque de dépendance à l’alcool : FAUX
Même si le taux de dépendance de 9% peut sembler élevé, le cannabis crée moins de dépendance que d’autres substances récréatives légales et illégales. Par exemple, 15% des consommateurs d’alcool sont considérés comme étant dépendants à cette substance, comme 32% des consommateurs de tabac. Le risque de développer une dépendance est également plus élevé pour les autres drogues illégales, soit 17% pour la cocaïne et 
23% pour l’héroïne, pour ne donner que deux exemples.

3. Les jeunes sont plus 
à risque de développer 
une dépendance : VRAI
La dépendance au cannabis peut se développer à n’importe quel âge, mais les jeunes y sont particulièrement vulnérables. Parmi ceux qui commencent à consommer du cannabis à l’adolescence, une personne sur six développe une forme de dépendance, soit 17 %. De plus, une consommation de cannabis qui commence au début de l’adolescence, qui est fréquente et qui se prolonge dans le temps, est associée à un risque plus élevé de dommages au cerveau, dont certains peuvent être irréversibles.

4. Le cannabis est une drogue de passage vers des drogues plus dures : PLUTÔT FAUX
Des recherches suggèrent que la consommation de cannabis précède effectivement la consommation d’autres substances, ainsi que le développement d’autres dépendances, dont celles à l’alcool, à la nicotine et aux drogues illicites. Cependant, la majorité des personnes qui consomment de la marijuana ne consommeront pas de drogues «plus dures» par la suite. Outre les facteurs biologiques, d’autres facteurs, comme l’environnement social, peuvent avoir une influence sur la consommation de drogues plus nocives.

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