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A-t-on moins envie de viande à la vue de jeunes animaux?

Photo: © Rattasak / IStock.com

Des chercheurs de l’Université de Lancaster et de l’UCL ont conduit trois expériences en faisant appel à 781 participants non végétariens, 353 femmes et 428 hommes. Leur but: vérifier si le visionnage de photos de jeunes animaux affectait leur envie de consommer de la viande.

D’abord, les participants ont vu des photo d’animaux nouveaux nés et adultes : un veau, un taureau, un jeune kangourou et des kangourous adultes. Chaque image étant associée à celle d’un plat de viande.

Les participants devaient évaluer à quel point ils trouvaient l’animal mignon et à quel point ils jugeaient le plat appétissant. Pour la deuxième expérience, les chercheurs ont répété l’exercice avec un plus grand nombre d’images, d’un porcelet, d’un cochon, d’un agneau et d’un mouton.

Pour le troisième exercice, il fallait évaluer l’envie de déguster de la viande lorsqu’un plat de viande était présenté aux côtés de l’image d’un veau, d’une vache ou sans animaux.

Les hommes comme par les femmes ont jugé les bébés plus mignons que les animaux adultes. Le fait de voir des bébés animaux seuls a réduit temporairement l’envie de viande chez les femmes. L’effet sur les hommes était plus atténué. 

Ces résultats concordent avec d’autres études montrant que les femmes étaient plus sensibles que les hommes à d’adorables enfants et qu’elles se montraient plus ambivalentes au sujet de la consommation de viande.

«Nous avons remarqué que les hommes comme les femmes trouvent les jeunes animaux de la ferme adorables et vulnérables, qu’ils ont tous de la tendresse pour eux. Mais ces sentiments positifs affectent différemment les hommes et les femmes. C’est pourquoi les hommes voient leur envie de viande bien moins réduite», déclare le Dr. Jared Piazza, l’un des co-auteurs de l’étude.

Selon Piazza, cela pourrait provenir du fait qu’aujourd’hui encore, ce sont souvent les femmes qui s’occupent des enfants.

«Nos résultats peuvent refléter le lien émotionnel plus étroit entre les femmes et les bébés, par extension, leur tendance à éprouver plus d’empathie pour les jeunes animaux. Par ailleurs, la viande est associée à la masculinité et […] à l’image du mâle préhistorique chasseur. Les femmes adoptent une attitude bien plus ambivalente à l’égard de la viande car leur identité ne s’y rattache pas de la même manière».

Ces résultats ont été publiés dans la revue Anthrozoos.

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