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Des bambins de cinq ans préoccupés par leur image corporelle

Dès l’âge de cinq ou six ans, les enfants commencent à s’inquiéter de leur image corporelle. «Ce sont majoritairement des petites filles qui sont préoccupées, mais il y a aussi des garçons, mais plus on avance en âge, plus on devient insatisfait», a expliqué mercredi la psychologue clinicienne et professeure de l’Université du Québec en Outaouais Annie Aimé à l’occasion d’une conférence des diététistes des Producteurs laitiers du Canada.

Bien qu’elles ne sachent pas lire, les fillettes feuillettent très tôt des magazines féminins qui leur montrent des mannequins à la silhouette longiligne. Elles sont aussi influencées par leur mère qui, dans 70 % des cas, est insatisfaite de son corps. «La majorité des filles de sept à neuf ans disent que c’est mal d’être gros, a rapporté la psychologue. Alors, il faut agir, il ne faut surtout pas être gros.» Des gamines tentent ainsi de contrôler leur poids dès l’âge de sept ans en jeûnant, en sautant des repas ou en suivant un régime.

Autant les jeunes filles sont préoccupées de leur apparence, autant les petits garçons sont préoccupés de leurs performances. «Ils veulent être plus grands et plus forts pour courir plus vite, se défendre et être plus indépendants», a dit la Dre Aimé. Dans la majorité des cas, les garçons commencent à se soucier de leur physique vers l’âge de 11 ans et, dans les années qui suivent, ils modifieront leurs habitudes de vie.

Le désir de minceur de ces enfants est souvent alimenté par des parents qui critiquent l’aspect physique du jeune, par les stéréotypes véhiculés dans les médias et par les moque­ries des amis de l’école. «Les enfants sont encore plus à risque d’être victimes de rail­leries s’ils n’ont pas un poids jugé normal ou acceptable», a fait savoir Annie Aimé.

Les intervenants à l’école ou les parents devraient-ils parler aux enfants de l’ima­ge corporelle et du contrôle de poids? La Dre Aimée croit que oui. Elle doute que de telles conversations amènent les jeunes à faire des régimes. «Dès cinq ans, les enfants savent quoi faire pour maigrir; alors ce n’est pas parce qu’on leur pose des questions qu’il vont se mettre au régime. Ils le savent déjà», fait-elle remarquer. Elle propose plutôt de mettre en valeur une image corporelle positive.

Toutefois, les program­mes qui promeuvent une bonne image corporelle dans les écoles fonctionnent seulement à court terme, selon la psychologue clinicienne. Dès que l’enfant retourne à la maison, les bonnes résolutions sont reléguées aux oubliettes. Elle suggère aux écoles de s’allier aux parents pour inciter les enfants à développer une image corporelle positive.

La balle est-elle dans le camp des parents?
Afin que les enfants développent une image corporelle positive, il faut mobiliser les parents. Selon la directrice du   Groupe d’action sur le poids ÉquiLibre, Fannie Dagenais, ils ont une influence immen­se sur les jeunes et ils doi­vent agir comme modèle. «Être un bon modèle, ce n’est pas se dire le matin quand on se regarde dans la glace : « Wow quel pétard! » a-t-elle expliqué. C’est faire une réflexion sur notre relation avec notre corps et se demander si on envoie des messages négatifs à nos enfants.» Mme Dagenais croit aussi que les parents doivent parler de l’image corporelle avec leurs enfants.

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