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Élections de l’APNQL: Ghislain Picard à la recherche d’un 11e mandat

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), est un de ceux qui a réagi à la mort de Joyce Echaquan, mardi.

Ghislain Picard, chef local de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).

Les communautés membres de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) se réuniront le 25 janvier pour élire leur chef régional. En amont du scrutin, Métro s’est entretenu avec les deux candidats en lice, Ghislain Picard et Serge «Otsi» Simon. Voici l’entrevue avec M. Picard, chef sortant et vieux routier des luttes des peuples autochtones.


Même après 30 années comme chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard considère avoir les conditions nécessaires pour faire un autre tour de piste. Le militant innu sollicite un 11e mandat, notamment pour ​​continuer d’assurer une place importante aux enjeux autochtones dans l’espace public et politique.

En entrevue avec Métro, M. Picard convient qu’il est «beaucoup plus proche de la fin de [s]on parcours politique que de son début». Mais l’homme affirme que sa conviction politique et sa santé sont toujours au rendez-vous.

«J’ai en poche des réalisations importantes au cours des dernières années et je serai en mesure de mettre à contribution mes connaissances, mon expertise et mon expérience pour le bien collectif de l’ensemble des Premières Nations», a-t-il mentionné d’emblée.

Se faire entendre au provincial

S’il estime que l’idéal n’est pas encore atteint, Ghislain Picard considère que les enjeux autochtones occupent une place de plus en plus importante dans l’espace public et politique. 

«On doit continuer dans cette direction et s’assurer, finalement, que le discours politique conventionnel ne ferme pas les yeux sur les enjeux autochtones. On doit saisir toutes les opportunités qui se présentent à nous pour influencer le discours politique devant l’échéance électorale au Québec», déclare-t-il. 

À l’aube d’une élection provinciale qui aura lieu cet automne, le chef sortant veut notamment insister sur les enjeux territoriaux et d’accès aux ressources, qui sont pour lui fondamentaux. 

Selon Ghislain Picard, la Coalition avenir Québec (CAQ) n’est pas un allié. Le parti de François Legault «a encore des efforts à faire sur la notion de peuples autochtones et les droits qu’ils défendent», explique-t-il. 

«On a un bon interlocuteur avec la personne de M. Ian Lafrenière [ministre responsable des Affaires autochtones], mais je reste sur mon appétit quant à la sensibilité et l’implication de l’ensemble du gouvernement, incluant son premier ministre.»

Ghislain Picard, candidat à sa réélection comme chef de l’APNQL

«Quand faire du bruit et quand négocier»

Dans une autre entrevue accordée à Métro, son adversaire, Serge «Otsi» Simon, affirme vouloir durcir le ton de l’Assemblée envers le gouvernement s’il est élu. À ce sujet, Ghislain Picard répond qu’il a toujours soutenu les actions menées par les différentes nations autochtones. 

«Lorsque la situation l’exige, on est capables de renforcer le message parce qu’il y a une indifférence et un mépris à l’endroit des enjeux autochtones que je juge inacceptables», affirme M. Picard.

Cela étant dit, le chef sortant de l’APNLQ pense aussi qu’une bonne cohésion sur le plan politique est nécessaire. Il évoque le principe de «savoir quand faire du bruit et savoir aussi quand négocier».

«C’est là qu’entre en jeu la notion d’écoute attentive en fonction de la diversité des différentes communautés et des nations, souligne-t-il. […] J’ai toujours insisté auprès des chefs que pas tout, mais une grande partie de nos réalisations repose sur notre capacité à gérer le message et à faire en sorte qu’il soit cohérent et bien compris.»

L’après-crise, une priorité

S’il est réélu, Ghislain Picard travaillera en priorité sur les effets néfastes de la pandémie sur les communautés autochtones et les façons de se relever collectivement de cette crise sanitaire. «Personne ne peut nier l’impact et les conséquences de la pandémie sur nos populations notamment au chapitre de la santé mentale. Je pense qu’on sous-estime ces impacts-là», précise-t-il. 

M. Picard est aussi préoccupé par le délestage dans le réseau de la santé considérant la vulnérabilité des communautés autochtones à certaines maladies. 

Ce sont les membres de l’Assemblée des chefs, soit les dirigeants de 43 communautés des Premières Nations, qui participeront au vote le 25 janvier pour élire comme nouveau chef Ghislain Picard ou Serge «Otsi» Simon. 

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