Des citoyens redémarrent une pétition pour obtenir une sortie et une entrée sur l’autoroute 25 à Rivière-des-Prairies. Un projet pour l’instant au point mort puisque le ministère des Transports du Québec juge qu’il irait à «l’encontre de ses objectifs en matière de gestion de la circulation».
Quelques minutes après un retour une nouvelle fois mouvementée du centre-ville et une journée de travail chargée, Mario Glave ne cache pas sa frustration. «Sur la route, c’est l’enfer», clame ce résident de Rivière-des-Prairies depuis 26 ans.
L’objet de cette «colère» ? L’absence d’une entrée et d’une sortie sur l’autoroute 25 entre le boulevard Henri-Bourassa et le passage du pont Olivier-Charbonneau, enjambant la rivière des Prairies, sur ce tronçon inauguré en mai 2011 et construit dans le cadre d’un partenariat public-privé entre Québec et Concession A25.
Obligé lui-aussi d’emprunter cette même sortie régulièrement congestionnée, avant de prendre une longue voie de service limitée à 50km/h pour rejoindre son domicile, Giovanni Raitano, un autre citoyen du quartier qui effectue chaque jour l’aller-retour pour rejoindre son employeur situé à proximité du stade olympique, confirme les difficultés connues par des milliers de Prairivois.
«De 6h à 9h et entre 16h et 18h, la congestion est totale. Il faut que ça bouge», explique-t-il, avant d’expliquer vouloir relancer une pétition en ligne, pour mobiliser à nouveau citoyens et élus, après avoir recueilli ces derniers mois une centaine de signatures en l’espace de deux jours.
Faisable mais non prioritaire
Depuis le printemps 2014 et une première motion transmise au ministère des Transports du Québec, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles s’insurge avec véhémence. Après avoir lancé un nouveau cri d’alarme en janvier 2016, une rencontre a même été organisée le mois suivant avec des représentants du ministère des Transports du Québec (MTQ).
Ce dernier a assuré à TC Media avoir transmis en mars 2016 à l’arrondissement une étude de faisabilité, réalisée entre juillet et décembre 2014, «afin d’ajouter de nouvelles voies d’accès sur l’autoroute 25, soit une bretelle d’entrée au sud du boulevard Perras, en direction sud, et une bretelle de sortie au nord du boulevard Maurice-Duplessis, en direction nord.»
Jugé «techniquement faisable», cet ajout n’a pourtant pas été approuvé par le MTQ qui «a décidé de ne pas prioriser le projet».
«Cette modification irait à l’encontre des objectifs fixés par le Ministère en matière de gestion de la circulation, puisque l’aménagement d’une nouvelle sortie et d’une nouvelle entrée augmenterait le transfert de la circulation locale sur les voies autoroutières», mentionne, par courriel, le ministère.
Ce n’est pas une déception ni une fin de non-recevoir. Techniquement on confirme que c’est faisable, c’est une bonne nouvelle. Il y aura d’autres rencontres et on va faire cheminer ce dossier que j’appuie.»
Marc Tanguay, député provincial
Le MTQ attend un retour de l’arrondissement
Le MTQ n’a pourtant pas fermé définitivement la porte à cette demande. Le ministère explique être en attente de «tout nouvel élément qui pourrait entraîner [la] mise à jour» de cet épineux dossier et précise qu’«aucune demande en ce sens n’a été reçue.»
Alors que le conseiller Giovanni Rapanà dit «déplorer le manque de vision des concepteurs du projet», la mairesse Chantal Rouleau promet de ne pas lâcher.
«Ils auront un retour, garantit l’élue. On travaille en interne sur ce dossier qui demeure une priorité pour nous. C’est une erreur du passé qu’il faut corriger. On voit de nouveaux quartiers qui jaillissent à Rivière-des-Prairies et une augmentation substantielle de notre population. Avoir cette bretelle, pour que les gens puissent rentrer chez eux, c’est essentiel.»
Chantal Rouleau espère toujours une réalisation d’ici 2020. «C’est très réaliste», imagine-t-elle.