Montréal

Des experts recommandent à Montréal de réduire le nombre de stationnements et d’élargir la tarification

stationnement

La Ville de Montréal doit réduire l’espace public dédié aux stationnements et généraliser la tarification de ceux-ci si elle veut inciter les citoyens à avoir des déplacements plus écologiques, affirment des experts.

Actuellement, plus de 20% de l’espace public dans les rues résidentielles de Montréal est dédié à des cases de stationnement.

«Il faut s’attaquer aux stationnements sur rue», estime le chercheur Gabriel Lefebvre-Ropars, de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréalé. Celui-ci a présenté cette donnée mardi dans le cadre d’une conférence qui a réuni trois autres experts à la Maison du développement durable, dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Au cours des dernières années, la Ville de Montréal a retiré de nombreux espaces de stationnement dans le cadre de divers projets, qui font chaque fois beaucoup réagir. Il suffit de penser au projet pilote de voie cyclable sur la rue Verdun tenu cet été, qui a entraîné le retrait de quelque 275 cases de stationnement. L’administration municipale retirera également 61 espaces dans le cadre du réaménagement du square Phillips, en plein cœur du centre-ville. L’espace ainsi libéré permettra d’agrandir les trottoirs des rues adjacentes à la place publique.

«Les données objectives font la démonstration que la catastrophe qui est souvent pressentie quand on enlève du stationnement n’a pas lieu d’être parce qu’on est en surcapacité», a expliqué à Métro la conseillère du district De Lorimier, Marianne Giguère.

Mobilité durable

En retirant une place de stationnement peu utilisée, on peut installer 10 supports à vélo, illustre le chargé de projet des campagnes Transport, GES et aménagement au Conseil régional de l’environnement de Montréal, Romain Coste.

«Montréal est prête à s’inspirer de villes comme Bruxelles ou Zurich, qui prennent des décisions drastiques en matière de stationnement», estime l’expert. Ces deux villes européennes ont mis en place des mesures majeures afin de réduire la place de l’automobile sur leur territoire, notamment en retirant des milliers de places de stationnement.

«Si on veut faciliter la mobilité durable, il faut réduire l’accès à la voiture.» -Florence Paulhiac, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM

Tarification généralisée des stationnements

En plus de proposer une réduction du nombre de stationnements, les experts estiment que leur tarification devrait être généralisée. Actuellement, environ 90% des quelque 500 000 places sur rue de la métropole sont gratuites. Le nombre de cases tarifées dans les rues résidentielles grimpe toutefois à 50% dans certains arrondissements, comme le Plateau-Mont-Royal et Ville-Marie.

«Il est aberrant de pouvoir utiliser des places de stationnement sans payer», estime la professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, Florence Paulhiac.

«Les gens doivent prendre conscience des coûts associés au stationnement», croit Romain Coste, qui a notamment souligné les nombreuses dépenses pour la Ville liées entre autres à l’entretien et à l’enlèvement de la neige sur les stationnements publics.

Cet été, l’arrondissement d’Outremont a décidé de rendre payantes les places de stationnement sur rue situées sur son territoire. La vignette annuelle variera de 100 à 140$ selon la taille du véhicule.

Plus récemment, tant le Plateau-Mont-Royal que Mercier–Hochelaga-Maisonneuve se sont engagés à hausser la tarification des stationnements pour les véhicules polluants.

«Une des choses qu’on nous reproche quand on retire des stationnements, c’est que ça nuit à l’environnement parce que les gens tournent en rond pour trouver des places disponibles», a souligné Mme Giguère, qui dit appuyer «la vision» du stationnement présentée par les experts entendus durant cette conférence publique.

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