Montréal

Sue Montgomery est expulsée de deux commissions municipales

Sue Montgomery

La mairesse de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, Sue Montgomery.

La mairesse d’arrondissement Sue Montgomery a été expulsée de deux commissions permanentes de la Ville de Montréal, a appris Métro. Une décision que la principale intéressée qualifie de «vengeance».

La mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce siégeait jusqu’à récemment à la Commission de la présidence du conseil et à la Commission sur le développement social et la diversité montréalaise.

Mercredi dernier, Mme Montgomery a toutefois appris qu’elle avait été expulsée de ces deux commissions permanentes. Celles-ci lui apportaient des revenus additionnels «d’environ 12 000$ par année».

«À mon avis, c’est une autre vengeance de la part de Projet Montréal pour me punir parce que je parle. Ils veulent me faire taire», a affirmé Mme Montgomery en entrevue à Métro, lundi.

Élue indépendante

L’administration municipale lui aurait plutôt fait valoir que les sièges de ces commissions ne sont pas destinés aux élus indépendants. La mairesse siège comme indépendante depuis son expulsion du caucus de Projet Montréal à la fin du mois de janvier.

«Les élus de la majorité ont la majorité des sièges sur les commissions», a souligné à Métro Geneviève Jutras, l’attachée de presse du cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, souligne pour sa part que les commissions permanentes se donnent comme cible d’agir «le plus que possible de façon apolitique».

«Là, on vient de perdre une voix indépendante», déplore-t-il. 

C’est Stéphanie Watt qui prendra la place de Mme Montgomery à la Commission sur le développement social, tandis que Marie-Josée Parent siègera à la Commission de la présidence. Ces deux conseillères d’arrondissement sont membres de Projet Montréal.

Nouvelle enquête

Le 14 février, le contrôleur général de la Ville, Alain Bond, a annoncé avoir déposé une plainte à la Commission municipale du Québec (CMQ) contre Mme Montgomery. Il estime que l’élue contrevient à ses obligations légales en refusant de reléguer sa directrice de cabinet, Annalisa Harris, à un poste où elle ne serait plus en contact avec des fonctionnaires.

Mme Harris a fait l’objet l’an dernier d’une enquête pour harcèlement psychologique auprès de deux employés de l’arrondissement.

La CMQ a depuis entamé une nouvelle enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Deux enquêteurs ont d’ailleurs rencontré la mairesse d’arrondissement la semaine dernière.

Malgré cette situation, Mme Montgomery reste confiante. Elle ne croit pas que son poste de mairesse soit en danger.

« Je suis ici pour mes résidents.. Je travaille pour eux, pas pour les élus ou une commission, pas même pour un parti politique.»-Sue Montgomery

Mise en demeure

Au début du mois de février, l’administration de Valérie Plante a envoyé une mise en demeure à la mairesse d’arrondissement pour avoir tenu des propos «mettant en cause la probité et l’intégrité» des fonctionnaires et du directeur de l’arrondissement.

La Ville, qui n’a pas donné suite à cette mise en demeure, accusait notamment l’élue d’avoir affirmé «systématiquement» lors d’entrevues à différents médias que son arrondissement a «une longue histoire de corruption». Elle a notamment fait référence à Michael Applebaum, un ancien maire reconnu coupable de corruption.

«On a un maire qui est allé en prison pour corruption, donc c’est bien connu. Il n’y a rien de nouveau», a réitéré Mme Montgomery, qui qualifie cette démarche de l’administration de «ridicule». 

Le contrôleur général a entamé le 23 septembre 2019 une enquête sur le climat de travail au sein de l’arrondissement. Celle-ci en est venue à la conclusion de Mme Harris a fait preuve de harcèlement psychologique à l’égard de deux employés à sa charge. L’enquête conclut aussi que Mme Montgomery a fait preuve d’«aveuglement volontaire» dans cette affaire.

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