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Propos sur la corruption: la Ville met en demeure Sue Montgomery

Sue Montgomery, mairesse d'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce
La mairesse Sue Montgomery Photo: Pablo Ortiz/Métro

Deux semaines après son expulsion du caucus de Projet Montréal, la mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Sue Montgomery, est maintenant accusée d’avoir tenu des propos «mettant en cause la probité et l’intégrité» des fonctionnaires et du directeur de l’arrondissement. L’administration Plante lui a fait parvenir une mise en demeure à ce sujet, lundi.

Dans sa missive, la Ville reproche entre autres à Mme Montgomery d’avoir «systématiquement» affirmé dans les médias que son arrondissement avait «une longue histoire de corruption».

Au cours d’entrevues, l’élue aurait notamment fait référence à l’ancien maire Michael Applebaum, reconnu coupable de corruption, se disant troublée que «les mêmes fonctionnaires de l’arrondissement y sont depuis de nombreuses années».

«Nous avons ainsi recensé au moins trois entrevues effectuées les 27 et 28 janvier derniers dans lesquelles vous associez un historique de corruption et de collusion et un manque de transparence au sein de l’arrondissement avec des fonctionnaires en place», martèle l’avocat de l’administration Plante, Nathan Williams.

De fausses affirmations, dit Montréal

D’après la Ville de Montréal, ces affirmations «ne sont pas supportées par des faits» et s’avèrent complètement «dénuées de tout fondement». «Plus particulièrement, vos propos sont de nature à mettre en cause la probité et l’intégrité de l’administration de l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et portent atteinte à la réputation de ses fonctionnaires, dont le directeur», insiste la Ville.

Les propos de Sue Montgomery seraient aussi «de nature à nuire à la saine administration de l’arrondissement, du fait de leurs répercussions chez les employés de celui-ci», ajoute-t-on. Montréal somme la principale intéressée de «cesser immédiatement» toute déclaration publique remettant en cause la crédibilité de l’arrondissement.

En entrevue à Radio-Canada, mardi, Sue Montgomery a rétorqué que la mise en demeure de la Ville est «une autre tentative d’intimidation».

«J’ai la responsabilité de poser des questions, de m’assurer que chaque sou, chaque sou de notre budget de 65 millions de dollars est dépensé dans une façon responsable et sage.» -Sue Montgomery, mairesse de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-De-Grâce

Plante demande une rétractation publique

Dans une déclaration envoyée à Métro, mardi, la mairesse Valérie Plante a condamné que Mme Montgomery lui ait de nouveau attribué des «propos complètements faux» lundi soir, lors d’un conseil d’arrondissement.

«Ses propos sont diffamatoires et dépassent les limites de la réalité. Je lui demande de se rétracter immédiatement. Il est plus que temps qu’elle arrête de parler à travers son chapeau.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Au lieu de faire une «croisade personnelle» contre tout l’appareil municipal, Sue Montgomery devrait «faire le travail pour lequel elle a été élue», ajoute la chef de Projet Montréal.

«Cela fait plusieurs semaines que les activités de l’arrondissement sont paralysées et ce n’est pas ce que la population de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce mérite», ajoute Valérie Plante, disant vouloir soutenir l’arrondissement et les citoyens «dans cette période difficile».


Enquête sur le harcèlement

À la fin janvier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, expulsait la mairesse Sue Montgomery du caucus de son parti, dans la foulée d’allégations de harcèlement au travail. Mme Montgomery devenait ainsi la seconde élue de Projet Montréal à subir ce sort pour la même raison, après Giuliana Fumagalli en juillet 2019.

Le climat de travail «malsain» à l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, dirigé par Mme Montgomery, faisait l’objet d’une enquête du contrôleur général depuis le mois de septembre. La directrice de cabinet Annalisa Harris aurait commis du harcèlement psychologique envers deux employés.

Le contrôleur général de la Ville, Me Alain Bond, avait conclu «qu’il y a eu des comportements graves assimilables à du harcèlement psychologique». Contestant la validité de ces conclusions, Sue Montgomery avait toutefois refusé d’appliquer les recommandations de Me Bond.

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