Le Jour de la Terre (JDLT) devra lui aussi explorer «d’autres façons de faire», sans toutefois négliger l’appel à l’action environnementale, alors que la propagation du coronavirus perturbe la planification de son 50e anniversaire au Québec, prévu en avril. Plusieurs activités de sensibilisation se tiendront de manière virtuelle. Mais malgré tout, d’autres scénarios seraient envisagés pour stimuler l’engagement.
«On cherche une formule qui ne sera pas seulement en ligne. Par contre, c’est certain que de changer ses habitudes depuis la maison, en confinement, ce sera au cœur de notre intervention», explique à Métro le directeur général du JDLT, Pierre Lussier.
Il soutient que son groupe souhaite pleinement participer à la réflexion entourant la COVID-19, dans une perspective d’abord environnementale. «On veut sortir de cette crise autrement que comment on y est entrés. Notre espoir, c’est que le 22 avril soit un peu la lumière au bout du tunnel. On veut être ce momentum pour aller vers la lumière», illustre le porte-parole.
Appel au public
Lundi, sur les réseaux sociaux, l’équipe de M. Lussier s’est tournée vers le grand public pour faire le plein d’idées de «trucs et astuces pour un Jour de la Terre à la maison». L’objectif serait de «transformer ce moment de ralentissement» en une opportunité de «célébrer notre planète de manière différente».
«Ça va être un autre genre d’événement par rapport à ce qu’on a déjà connu par le passé. On ne regarde pas juste un plan. On a plusieurs scénarios.» -Pierre Lussier, directeur du JDLT
Une série de gestes concrets auxquels les citoyens pourront s’engager dans les municipalités et les entreprises sera notamment mise de l’avant sur le Web. «Le call-to-action qui nous représente va rester le même, ajoute celui qui milite pour l’écologie depuis plus de 30 ans. On veut inciter les gens à s’engager envers des actions qu’ils pourront éventuellement poser, quand la crise sera derrière nous.»
Plus de détails quant à la nature des activités seront communiquées aux citoyens dans les prochaines semaines. Une annonce officielle devrait avoir lieu le 8 avril. D’ici là, «beaucoup de choses peuvent encore changer», illustre Pierre Lussier.
Un premier «Digital Earth Day»
Appelée à réagir, la présidente du Earth Day Network (EDN), Kathleen Rogers, espère que la «mobilisation numérique mondiale» sera majeure.
«Que ce soit le coronavirus ou notre crise climatique mondiale, on ne peut pas s’arrêter. On doit plutôt déplacer nos énergies et nos efforts vers de nouvelles façons de mobiliser le monde à l’action.» -Kathleen Rogers, présidente du EDN
Son groupe entend profiter du contexte actuel pour rappeler aux gouvernements que ceux-ci doivent «adopter la science le plus tôt possible». «Les dernières semaines ont démontré que notre société, même au niveau international, est capable de changements massifs dans tous les secteurs pour faire face de front à une crise. Nous devons appliquer la même ampleur et l’urgence de notre réponse au changement climatique», considère Mme Rogers.
Celle-ci affirme que les plateformes de médias numériques «les plus innovantes au monde» seront mises à profit pour mobiliser la population. En plus de campagnes massives sur les réseaux sociaux, via l’usage de mots-clics, son groupe espère tenir des «manifestations virtuelles» et organiser des formations en ligne sur les enjeux environnementaux de l’heure.
«Ensemble, nous pouvons construire un Jour de la Terre pas comme les autres – un Jour de la Terre qui nous définit comme une communauté mondiale, unie par ses défis», conclut la coordonnatrice.
La manifestation du 3 avril annulée
En début de journée, mardi, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) a pour sa part annoncé qu’elle annulait sa manifestation pour le climat, qui devait se tenir le 3 avril à Montréal.
Des milliers de personnes, principalement des étudiantes, avaient déjà voté des mandats de grève pour participer au rassemblement. Les organismes Greenpeace et La Planète s’invite au Parlement participaient aussi à l’organisation.
«La santé publique demeure notre priorité, et celle-ci passe d’abord par un environnement sain. La coalition va transférer ses activités en ligne. La grève climatique en ligne sera accessible à tous. Nous traitons la présente crise sanitaire avec le même degré de sérieux que la crise climatique. Écouter la science est primordial dans les deux cas», a-t-on indiqué dans un communiqué.