Les beaux jours signifient aussi le retour des balades en plein air à Montréal. Comme il s’agit d’une activité prisée en période de pandémie à voir l’achalandage dans les boutiques spécialisées, les vols de vélos augmentent aussi et il existe peu de moyens pour protéger sa monture.
Difficile de savoir à combien se chiffrent les vols de vélos. «J’en ai vu beaucoup dans notre groupe, il y en a tous les jours», assure l’animateur de la page Facebook Vélo volé Montréal, Dominique Audet.
Un constat qui ne remplace pas les données officielles que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’est pas en mesure de transmettre. «En ce moment, il ne sera pas possible de répondre à votre demande de statistiques», a-t-on indiqué, faute d’une personne-ressource disponible.
Dans ses publications générales, la police mentionne une moyenne de 2 000 vols rapportés chaque année dans la métropole. Le problème, c’est que les gens gardent le silence.
«On a rarement des données, mais on suppose qu’il y a un vol sur 10 qui est rapporté», souligne Magali Bebronne, chargée de programmes chez Vélo Québec, pour qui le phénomène est bien réel.
Les bicyclettes volées ont souvent peu de valeur financière, elles ont été acquises en seconde main ou ne sont pas identifiables. «Les gens croient que la police ne fera rien parce que c’est juste un vélo, parfois l’incitatif n’est pas très grand», observe Mme Bebronne.
Pour faciliter les plaintes, le SPVM a mis en ligne un rapport pour ce genre de crime. «Il faut que les gens signalent les vols, c’est comme ça que la police prendra au sérieux les plaintes», remarque M. Audet.
Pourtant, le préjudice pour les victimes est bien réel. «Pour certains, c’est leur seul moyen de déplacement, relève-t-il. En situation de pandémie, les gens ne travaillent pas et n’ont pas les moyens de s’en payer un autre.»
Plus de protection contre les vols de vélos
Les bicyclettes seraient plus faciles à vendre que les bijoux ou les articles électroniques sur le marché noir. «N’importe qui peut vendre des vélos, dans son garage, dans son sous-sol ou en mettant des annonces sur Internet sans être inquiété», fait valoir Dominique Audet.
Outre un bon cadenas qui peut valoir 40$ ou 50 $, parfois dissuasif, le burinage permet de donner un numéro au vélo et le lier à son propriétaire. Mais pas cette année.
«À cause des restrictions sanitaires et pour respecter la distanciation physique, on nous a demandé de ne pas faire de burinage», indique Léo Fioré, le directeur de Tandem à Ahuntsic-Cartierville.
Cet organisme gère le programme de sécurité publique dans les arrondissements ainsi que les campagnes d’identification. Des mesures insuffisantes selon Vélo volé Montréal.
«Ça fait longtemps que ça existe et ça n’a pas réduit les vols, admet M. Audet. Ce que nous voulons, c’est quelque chose comme Garage 529.»
Ce système, en place en Colombie-Britannique, permet d’inscrire dans une base de données les numéros de série déjà gravés sous les pédaliers avec le nom du propriétaire. «Si un vélo a été volé, ça lance une alerte sur les réseaux sociaux et permet d’agir sur le recel», décrit Mme Bebronne.
Des discussions avaient été entamées avec la Ville pour lancer une initiative similaire, mais elles se sont limitées au stade de projet. Elle serait cependant en passe de se doter d’une application qui permet des mesures semblables.
«En raison de l’augmentation des déplacements à vélo à Montréal, la Ville étudie diverses possibilités visant à permettre l’enregistrement des vélos pour contrer le vol. Il est encore trop tôt pour en faire l’annonce», a précisé le service des communications de la Ville.