Plus de 680 commerçants pourront recevoir une aide financière de la Ville l’an prochain afin de compenser les impacts des travaux de construction du Réseau express vélo (REV) sur leur chiffre d’affaires.
La directrice du Service du développement économique de la Ville de Montréal, Véronique Doucet, a présenté ce nouveau programme mercredi matin, en séance du comité exécutif. Celui concerne 685 commerces situés sur cinq axes routiers affectés par les travaux du REV. Il s’agit notamment des rues de Bellechasse, Saint-Denis et Peel, de même que des avenues Viger et Souligny.
Les commerces qui écopent de ces travaux d’aménagement de pistes cyclables protégés pourront recevoir une aide financière variant d’un minimum de 2500$ à un maximum de 5000$. Le seul critère qui fera varier le montant octroyé sera la superficie du commerce. En tout, la Ville a prévu investir 1,5 M$ dans ce programme.
Les commerçants concernés devront toutefois attendre vers la fin du mois de novembre pour présenter une demande à ce programme, qui devra d’abord traverser les prochaines étapes d’adoption par les élus. Les subventions seront ensuite versées à partir de janvier 2021. La date limite pour présenter une demande d’aide est fixée au 31 octobre 2021.
Accès élargi
Au début du mois de septembre, la mairesse du Montréal, Valérie Plante, avait promis d’aider les commerçants affectés par le REV. Dans les jours précédents, ce projet de pistes cyclables avait soulevé une levée de boucliers de la part de différents commerçants. À la fin du mois d’août, ils étaient plus d’une soixantaine à signer une lettre ouverte pour s’opposer aux travaux du REV sur la rue Saint-Denis, dont la réalisation survient dans le contexte de la crise sanitaire, qui a grandement affecté le secteur du commerce de détail.
«On sait que la situation est pressante, urgente et on agit toujours avec beaucoup d’agilité et de rapidité», a déclaré mercredi le responsable du développement économique à la Ville, Luc Rabouin.
«Aide d’appoint»
Cette aide financière est toutefois bien inférieure à celle prévue, par exemple, dans le programme de compensation financière pour des travaux majeurs, qui permet aux commerçants situés dans un secteur où un chantier municipal majeur a lieu de bénéficier chacun d’une aide financière pouvant atteindre 30 000$ par année.
Or, «les travaux du REV n’ont pas été considérées comme des travaux majeurs», car ils sont de courte durée, explique à Métro la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis, Kriss Naveteur. Celle-ci souligne par ailleurs que contrairement aux autres programmes d’aide de la Ville, celui-ci ne contient qu’un critère d’analyse: la superficie des commerces.
«Maintenant, les critères sont beaucoup plus simples, donc tout le monde va y avoir droit», indique Mme Naveteur. Cette dernière a toutefois préféré attendre de consulter ses membres avant de faire état à Métro de ses réserves sur ce programme.
«Il faut se rappeler que ce chantier est d’une durée de 45 jours. C’est donc une aide d’appoint qui sera bénéfique pour un chantier qui est somme toute, de courte durée», a pour sa part affirmé Mme Plante.
À la fin du mois de septembre, le taux d’inoccupation des commerces sur la rue Saint-Denis s’élevait à 23,31 %, selon des données fournies par la SDC Saint-Denis. Il avait pourtant réussi à diminuer à 19% en décembre dernier, signe des répercussions de la pandémie sur les commerçants de la métropole.
«Malgré toute l’aide qui a été mise en place par la Ville de Montréal, évidemment, ce n’est pas ce qui va sauver toutes les entreprises. Mais je crois qu’on doit reconnaître toutes les mesures d’aide mises en place par la Ville de Montréal.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal