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Le boom immobilier se poursuit à Montréal, malgré l’attrait de la banlieue

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Des unités de logement sur le Plateau-Mont-Royal.

La valeur des propriétés a continué de grimper dans les derniers mois à Montréal, malgré l’attrait grandissant de la banlieue. Un certain essoufflement du marché immobilier est toutefois appréhendé dans la métropole, ce qui pourrait bénéficier aux locataires et à certains acheteurs.

L’agence immobilière Royal Lepage a publié mercredi un rapport sur la valeur des propriétés dans le Grand Montréal, au troisième trimestre. Celui-ci fait état d’une hausse de la valeur des propriétés de 12,5% sur un an dans le Grand Montréal, pour un prix médian actuel de 480 673$.

Cette hausse coïncide avec la reprise des ventes sur le marché immobilier cet été, après plusieurs mois de confinement. Les ventes ont particulièrement augmenté pour les maisons de deux étages (+58,9%), qui voient leur valeur moyenne atteindre 610 956$ dans la région.

L’attrait de la banlieue

La valeur de différents types de propriétés, incluant les maisons de plain-pied, a toutefois bondi davantage dans les derniers mois dans la Rive-Nord et la Rive-Sud de Montréal que dans la métropole. Les courtiers immobiliers interrogés par l’agence ont d’ailleurs constaté une demande et un manque d’inventaire plus forts en banlieue de Montréal que sur l’île dans les derniers mois.

«On est la seule région au Québec où on n’est pas en avance dans la hausse des transactions [immobilières] par rapport à l’an dernier», souligne à Métro le vice-président et directeur général de Royal LePage, Dominic St-Pierre.

Une situation qui n’est pas étrangère à la pandémie, qui a stimulé le télétravail. Dans un rapport publié mercredi, qui se base sur un sondage mené auprès de grands propriétaires de logements locatifs au pays, l’agence immobilière CBRE fait état d’une «hausse considérable» de la demande des locataires pour des caractéristiques de logement qui facilitent le travail à domicile et le respect de la distanciation physique. Ils sont ainsi plus nombreux à souhaiter avoir un bureau, un balcon et un accès sans ascenseur à leur domicile, notamment.

Pour répondre à ces besoins, certains locataires des quartiers centraux sont prêts à changer de quartier, voire de région. «Les gens quittent leur condo pour aller s’acheter une maison unifamiliale un peu à l’extérieur des grands centres», constate à Métro le premier vice-président de CBRE, Benoit Poulin. Il voit toutefois ici un phénomène temporaire, qui devrait se dissiper après la pandémie.

«Ce n’est pas juste un étalement urbain, c’est un exode urbain.» -Dominic St-Pierre

Vers un essoufflement du marché immobilier?

La deuxième vague du coronavirus, qui risque de continuer de limiter l’arrivée d’immigrants et d’étudiants étrangers à Montréal, pourrait d’ailleurs venir à bout de la croissance des prix sur son marché immobilier.

«On s’attend à ce que le marché ralentisse graduellement dans les prochains mois», confie Dominic St-Pierre. Cette situation pourrait particulièrement affecter les copropriétés, qui sont de plus en plus nombreuses à être mises en vente à Montréal, alors que la demande, elle, diminue.

«C’est sûr qu’il va y avoir une pression à la baisse sur le prix des copropriétés à Montréal», ajoute-t-il.

Des impacts sur les loyers

Un ralentissement de la demande sur le marché immobilier montréalais pourrait aussi avoir pour effet de créer «plus de choix pour les locataires potentiels», qui font face depuis quelques années à un resserrement continu du marché locatif.

Dans son rapport, CBRE constate que seulement 5% des propriétaires sondés au pays ont augmenté leur loyer depuis le début de la pandémie. À l’inverse, 40% des répondants ont indiqué avoir baissé les loyers demandés pour certains de leurs logements depuis le début de la pandémie, tandis que 55% n’ont procédé à aucun changement.

«On voit plusieurs propriétaires qui n’ont pas imposé une hausse de loyers cette année. Par solidarité, mais peut-être un peu par stratégie également parce que les locataires se font plus rares, notamment au centre-ville», soulève M. Poulin.

Le rapport souligne d’ailleurs que 31% des grands propriétaires sondés ont constaté une hausse du taux d’inoccupation de leurs logements de 1 à 2% cette année.

À Montréal, certains propriétaires immobiliers montréalais envisagent d’ailleurs de ne pas hausser les loyers de leurs locataires l’an prochain.

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