Un restaurateur ne digère pas la visite d’un inspecteur de l’Office québécois de la langue française (OQLF) en pleine pandémie.
Carmine Anoia, copropriétaire et fondateur des restaurants Kitchen 73, a reçu la visite d’un inspecteur jeudi, à son établissement du boulevard Maurice-Duplessis, à Rivière-des-Prairies.
Il raconte qu’il était en train de constater les faibles recettes de sa journée quand on l’a informé d’une possible infraction à la Charte de la langue française.
«Ma salle à manger est complètement vide. Je suis fermé et là, j’ai un inspecteur qui vient me dire que je pourrais recevoir une amende, pendant que notre industrie est dans son pire état depuis une décennie», dit-il, furieux.
«Je n’en reviens pas qu’en pleine pandémie, on vienne taquiner et menacer de donner des amendes à une industrie qui est à son plus bas. » -Carmine Anoia, copropriétaire et fondateur de Kitchen 73
Prise de bec
La situation s’est envenimée rapidement.
M. Anoia reconnaît avoir été enragé au point de mettre l’inspecteur à la porte. Ce dernier lui aurait ensuite «ri au nez», en lui disant ne «pas en avoir fini avec lui», selon ses dires.
Mais, selon le restaurateur, la visite n’avait pas tout simplement pas lieu d’être puisque que l’OQLF serait déjà intervenu cinq fois dans différents établissements de Kitchen 73, sans qu’il y ait infraction.
«Mon enseigne est 90% en français. Ça se lit Restaurant Kitchen 73 – déjeuner, dîner, traiteur», se défend-il.
Il ajoute ne pas avoir été informé de la visite de l’inspecteur à l’avance.
Pas d’inspection au Kitchen 73
Dans un courriel envoyé à Métro, l’OQLF indique ne pas avoir pas remis d’amende ou fait de demande de correction au restaurant Kitchen 73.
L’inspecteur s’est présenté à la suite d’une plainte qui portait sur un affichage intérieur, et non sur l’affichage extérieur ni sur le nom de l’entreprise, précise-t-on.
«Le propriétaire l’aurait rapidement invectivé. Comme le demande l’Office à son personnel dans une telle situation, l’inspecteur a immédiatement quitté les lieux sans faire l’inspection», écrit Chantal Bouchard, conseillère en relations médias à l’OQLF.
Elle souligne que l’Office a tenté de prendre rendez-vous avant de se présenter, mais que le propriétaire n’a pas pu être rejoint.
«L’Office est pleinement conscient du contexte de la COVID-19 et met tous les efforts pour en minimiser les impacts sur ses clientèles», souligne-t-elle.