Afin de simplifier la vie des automobilistes cet hiver, la Ville de Montréal ajoutera environ 2000 places de stationnement disponibles gratuitement pendant les opérations de déneigement.
L’administration de Valérie Plante a présenté lundi la stratégie qu’elle entend adopter cet hiver pour adapter ses opérations de déneigement au contexte de la pandémie.
Chaque saison froide apporte son lot de maux de tête à la Ville, tout comme aux citoyens. L’hiver dernier, les trottoirs glacés et les enjeux de déneigement ont fait couler beaucoup d’encre. Dans les dernières années, la Ville a d’ailleurs été maintes fois été contrainte de dépasser son budget alloué au déneigement pour faire face aux aléas de la météo, notamment les changements drastiques de température.
Les effets du télétravail
Cet hiver pourrait par ailleurs apporter des enjeux supplémentaires, alors que la popularité grandissante du télétravail dans le contexte de la crise sanitaire risque de créer des besoins additionnels en matière de stationnement pendant les opérations de déneigement. Une situation qu’a d’ailleurs soulevée le parti Ensemble Montréal dans une motion, le mois dernier.
«Le télétravail pourrait compliquer les opérations de déneigement parce qu’une partie des Montréalais n’auront plus à déplacer leur voiture sur une base quotidienne», a souligné lundi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville.
Pour faire face à cet enjeu, la Ville a annoncé lundi qu’elle rendra disponibles environ 2000 places supplémentaires dans ses stationnements municipaux cet hiver pendant les opérations de déneigement. Plus de 7600 cases seront ainsi accessibles gratuitement aux automobilistes pendant les opérations de chargement de la neige.
Aux yeux de l’opposition, cet ajout n’aura que pour effet de compenser les places de stationnement disponibles «qui on été retirées» depuis l’arrivée de Projet Montréal.
«On s’attend à ce qu’il y ait une augmentation des remorquages, ce qui va retarder les opérations de déneigement», lance le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.
La Ville précisera la localisation de ces nouvelles places de stationnement le 15 novembre sur son site web. D’autres cases pourraient d’ailleurs s’ajouter cet hiver pour répondre à la demande, au besoin, assure l’administration Plante.
Meilleure gestion du déneigement
La Ville promet en outre de réduire la durée des interdictions de stationnement pendant les opérations de chargement de la neige. Pour ce faire, elle entend assurer un suivi plus serré de celles-ci afin d’informer les citoyens plus rapidement de l’évolution de la situation, notamment via l’application Info-Neige. L’Escouade mobilité interviendra également davantage sur le terrain pour retirer de la voie publique «tout matériel ou mobilier» qui pourrait ralentir les opérations de déneigement.
La Ville compte d’autre part augmenter le nombre de camions de déneigement munis de barres latérales afin d’augmenter la protection des piétons et des cyclistes. À cet égard, Mme Plante a indiqué que six arrondissements ont conclu des contrats de déneigement pour cet hiver qui incluent une clause obligeant les camions des fournisseurs à disposer de barres latérales.
«La sécurité des piétons est une préoccupation et nous voulons éviter que les opérations de déneigement créent des accidents», a indiqué Mme Plante. Elle a d’ailleurs interpellé Ottawa pour l’inciter à légiférer afin de rendre tous les camions plus sécuritaires pour les piétons et les cyclistes.
«Mon souhait, à long terme, c’est que tous les camions qui circulent sur notre territoire disposent de barres latérales.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
L’opposition rétorque toutefois que l’administration Plante aurait dû agir bien plus tôt dans ce dossier. «Ça traîne depuis deux ans et demi […] C’est inacceptable», déplore M. Perez.
Quant au déneigement des des pistes cyclables, la Ville ne prévoit pas revoir ses façons de faire pour cet hiver. Le Réseau express vélo augmentera toutefois le nombre de kilomètres de pistes cyclables qui seront déneigés sur plusieurs artères de la métropole cet hiver. L’administration municipale promet en outre d’accorder une «attention particulière» au déglaçage des trottoirs pour prévenir des chutes.
Enjeux de main-d’oeuvre
La crise sanitaire pourrait aussi poser des défis de gestion de la main-d’oeuvre cet hiver. Si la Ville assure que ses fournisseurs n’entrevoient pas pour l’instant un manque d’effectifs, elle doit toutefois se préparer à l’éventualité que des employés soient placés en isolement en raison d’un test positif à la COVID-19 dans les prochains mois.
La Ville compte donc établir des plans de contingence afin de mieux répartir les équipes sur le territoire. Le tout afin de prévenir un manque d’effectifs disponibles si quelques employés devaient contracter le coronavirus.
«Soyez certains que tout est mis en place pour éviter une pénurie de service», a assuré le responsable des services aux citoyens à la Ville, Jean-François Parenteau.
En ce qui a trait au budget du déneigement, la Ville assure que celui-ci sera flexible pour faire face à l’hiver. L’hiver dernier, l’administration avait prévu un montant d’environ 166 M$ à cette fin.