Résilience Montréal aura enfin son chez soi. Après le financement promis par le gouvernement du Québec, c’est au tour du gouvernement fédéral de participer au projet.
Résilience Montréal, un organisme qui œuvre auprès des Autochtones en situation d’itinérance, loue actuellement un restaurant converti en face du Square Cabot, qui sert de cuisine, de centre de jour et lieu d’entreposage. Suite au décès d’un homme itinérant innu, Raphaël André, en janvier dernier, l’équipe de Résilience a érigé, avec le soutien de la Ville de Montréal, une tente dans le square afin de donner aux personnes itinérantes un aire de repos chauffée la nuit.
Lundi, le ministre fédéral des Services autochtones, Marc Miller, a annoncé l’octroi d’un financement de 3,6 M$ à l’organisme pour l’achat d’un bâtiment qui servira de centre d’opérations permanent. Ce montant vient s’ajouter au financement de 3,6 M$ annoncé par le gouvernement provincial plus tôt cette année.
Selon Nakuset, la directrice exécutive de l’organisme, la somme sera utilisée pour acheter et rénover de fond en comble un bâtiment dans le quartier. Le nouvel emplacement devrait être annoncé en avril, et l’organisme aura jusqu’en mai 2022 pour se relocaliser. Le coût initial du projet est estimé à 8 M$, dont 90% est déjà assuré. Plusieurs donateurs privés ont donné un total de 1,5 M$ pour payer les coûts opérationnels du centre pendant trois ans.
«C’est vraiment extraordinaire, c’est sans précédent», dit d’entrée de jeu Nakuset. «On travaille avec des personnes qui vivent beaucoup de déplacement, et le fait que notre centre actuel n’était pas permanent a engendré beaucoup d’anxiété. Les gens se demandent tout le temps, “Où irons-nous?” Maintenant ils le savent.»
Elle envisage un centre où les usagers peuvent avoir accès à des repas, des vêtements chauds et des soins sociaux, psychologiques et spirituels sous un seul toit. Un firme d’architecture travaille déjà en collaboration avec des aînés mohawks et inuits pour concevoir un espace culturellement pertinent. «Je veux que les gens soient en mesure de dire, “Ici, je me sens chez moi”», résume Nakuset.