Le parti politique Vrai changement pour Montréal met fin à ses activités à l’approche de la prochaine campagne électorale municipale, n’ayant reçu aucune candidature solide pour la mairie de Montréal.
Le parti, fondé en 2013 par l’actuelle ministre fédérale Mélanie Joly, avait créé la surprise cette année-là en terminant deuxième à la mairie, derrière Denis Coderre. Ce succès a propulsé la carrière politique de Mme Joly, qui s’est retrouvée au sein des troupes de Justin Trudeau aux élections fédérales de 2015.
Vrai changement pour Montréal n’a toutefois fait élire aucun de ses candidats aux dernières élections municipales, en 2017. La formation, qui comptait jusqu’à récemment environ 300 membres, gardait toutefois espoir de faire des gains au scrutin de novembre.
Le parti avait fait un bref retour sur la scène politique en 2019 en s’impliquant dans la course pour remplacer Luc Ferrandez à la mairie du Plateau-Mont-Royal. Ce nouveau souffle aura été de brève durée.
Aucune candidature pour Vrai changement pour Montréal
Afin de prendre part aux prochaines élections municipales, le parti devait se trouver un nouveau chef, car celle qui occupait cette fonction de façon intérimaire jusqu’à maintenant, Justine McIntyre, avait pris la décision de ne pas se présenter à la mairie de Montréal cette année.
«Quoique plusieurs candidats potentiels ont manifesté un intérêt marqué, cet intérêt ne s’est pas concrétisé en candidatures dans les délais prévus», a écrit Mme McIntyre mardi sur sa page Facebook. Le parti avait prolongé la date limite jusqu’au 15 mars.
Ryan Hillier, un avocat dans la trentaine et ancien président de la Jeune Chambre de commerce de Montréal, avait aussi fait part de son intérêt pour la chefferie de Vrai changement pour Montréal. Il n’a toutefois pas fait le saut. Daniel Vazquez, un bénévole bien impliqué dans le parti, comptait aussi tenter sa chance. Il n’a toutefois pas réussi à obtenir le nombre de signatures de membres du parti requis pour officialiser sa candidature.
«Faire campagne à la mairie n’est pas une mince tâche! Je comprends que cela peut faire hésiter d’excellents candidats en temps normal; dans les circonstances très particulières que nous vivons, encore plus», a ajouté Mme McIntyre, avant d’annoncer «avec regret» la fin des activités de Vrai changement pour Montréal.
«C’est sûr qu’il y a un deuil à faire», a d’ailleurs évoqué mardi l’ancienne conseillère municipale dans Pierrefonds-Roxboro, en entrevue à Métro. «J’avais espoir que la parti puisse continuer», a-t-elle ajouté. Or, la pandémie a généré des «défis supplémentaires» pour l’ancien parti, en limitant notamment l’accès à ses membres, constate-t-elle.
«La politique dépend beaucoup des interactions interpersonnelles, donc quand on n’a pas accès aux membres, ça crée des difficultés supplémentaires.» -Justine McIntyre, ancienne chef de Vrai changement pour Montréal
«Un climat de division»
Dans les derniers mois, plusieurs nouveaux partis politiques municipaux ont vu le jour à Montréal en prévision de la prochaine campagne électorale. Si Projet Montréal a indiqué à Métro qu’il voit là un signe de «vitalité démocratique», Mme McIntyre ne partage pas cet avis.
«La multiplication de nouveaux micro-partis n’est pas selon moi signe de vitalité démocratique, mais plutôt du climat de division qui règne présentement, et qui témoigne de la fracturation sociale, très certainement exacerbée par le confinement», a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
Mme McIntyre, qui réalise actuellement une maîtrise en management et développement durable à HEC Montréal, n’écarte d’ailleurs pas un retour en politique au terme de ses études. «Je ne ferme pas la porte», a-t-elle confié à Métro.