La mairesse de Montréal, Valérie Plante, accueille tièdement le budget du gouvernement du Québec, dévoilé aujourd’hui. Montréal «reste sur sa faim», a-t-elle dit, constatant que le budget répond aux besoins à court terme de l’urgence sanitaire.
«Que la grosse part du lion revienne à la santé est tout à fait normal, considérant la période que nous venons de traverser.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
Compte tenu que la région montréalaise a été durement touchée, elle trouverait normal que les établissements montréalais reçoivent «leur juste part».
Comme le tissu économique de la région montréalaise se compose essentiellement de petites et moyennes entreprises (PME), la réduction d’impôt dont elles vont profiter représente «un baume». Précisément, le taux d’imposition des PME va baisser de 4% à 3,2% pour les 500 000 premiers dollars imposables. Cette mesure permet au Québec de s’aligner avec l’Ontario voisine. Québec estime que 70 000 PME en bénéficieront.
«Les entreprises ont tant souffert de la crise de la COVID. Nous saluons cette mesure de réduction d’impôt.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
Malgré les nombreuses demandes adressées au ministre des Finances, Eric Girard, la mairesse constate que de nombreux postes de dépenses sont intéressants mais manquent d’ambition notamment en ce qui a trait à l’est de Montréal.
«L’absence de sommes pour accélérer la décontamination des sols dans l’est de Montréal est problématique», note-t-elle. Elle s’inquiète du fait que cela pourrait retarder le développement de ce secteur alors que le Réseau express métropolitain (REM) avance.
«C’est maintenant qu’il faut peser sur l’accélérateur.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal
La mairesse remarque un premier geste du gouvernement concernant la création de logements sociaux mais cela reste insuffisant. «La création de 500 nouvelles unités pour l’ensemble du Québec est loin d’être satisfaisante. Ici, à Montréal, on parle plutôt de 1 500 unités, pour la ville seulement», analyse-t-elle. Sur ce point, le budget ne répond absolument pas aux attentes de l’administration Plante en la matière. D’ailleurs, la mairesse ne peut que constater qu’elle ne pourra remplir une mesure de son projet électoral, celle de créer
12 000 logements sociaux.
La réforme de la police et le soutien à l’unité de lutte au trafic d’armes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont bien accueillis. Le Québec prévoit une aide de 25 M$ sur trois ans pour réformer le modèle policier, cependant la mairesse ne sait pas combien seront alloués au SPVM. «Reste à savoir ce qui ira au SPVM, le seul corps policier de niveau cinq au Québec», rappelle-t-elle.
L’escouade de lutte au trafic d’armes du SPVM recevra 5 M$ sur deux ans. «Ces sommes vont nous permettre de sécuriser des secteurs de l’île.»