Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Manifestation pour un REM socialement acceptable dans MHM

Les travaux du REM desservant la Rive-Sud et l’ouest de Montréal sont en cours dans le quartier Griffintown.

Inquiet par l’implantation du REM de l’Est dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, le Regroupement des riverains de la rue Notre-Dame (RRNDHM) organise une première manifestation le 5 juin.

Cette manifestation pour un REM «socialement acceptable» a lieu en amont de la consultation publique concernant le tronçon Hochelaga-Maisonneuve du REM de l’est, prévue par la CDPQ Infra le 8 juin .

Les organisateurs reprochent principalement le tracé aérien du REM dans le secteur, un projet qui n’est pas «à échelle humaine», selon eux.

La porte-parole du RRNDHM, Patricia Clermont, ne comprend pas que des consultations publiques soient entamées sans qu’aucune «modélisation» du projet ne soit encore disponible.

«Nous avons eu deux rencontres privées avec la Caisse de dépôt. On nous dit qu’on aura toutes les infos pour le BAPE. C’est très loin ça. C’est l’année prochaine.»

Elle reproche à CDPQ Infra de ne pas donner accès aux études et aux divers scénarios envisagés, dont l’enfouissement du REM.

«Depuis le début, on décrie leur manque de transparence. C’est une consultation qui est drôlement faite. Il faut les croire sur parole. On a aussi l’impression, pour prendre une image empruntée à la pandémie, que l’avion se construit en plein vol.»

D’autres consultations à venir

La directrice des affaires publiques de CDPQ Infra, Virginie Cousineau, rétorque qu’une analyse sur le choix technologique du métro léger, ainsi que l’avis de projet sont déjà accessibles sur leur site Internet.

Elle précise également que le comité d’experts indépendants sur l’intégration architecturale et urbaine du REM de l’Est de Montréal vient à peine d’être créé, mais que dès que leurs travaux seront assez avancés, la CDPQ Infra retournera «auprès de la population avec des esquisses, des perspectives, des maquettes pour recueillir l’opinion des gens».

«Nous avons une approche pour le REM de l’Est qui est complètement différente de l’approche du REM actuellement en construction», ajoute Mme Cousineau.

Une approche différente, selon elle, puisque le REM de l’Est sera implanté dans des milieux complètement différents, comme des rues municipales, tandis que «le REM 1.0 se situe dans des axes autoroutiers».

Un problème plus qu’esthétique

Pour Mme Clermont, le problème n’est pas esthétique, c’est le caractère massif et aérien du projet qui inquiète, ainsi que les nuisances sonores provoquées par les nombreux passages de ce train aux voies surélévées.

Allant dans le même sens, la porte-parole de Mobilisation 6600 Parc-nature MHM, Anaïs Houde, ne comprend pas qu’on souhaite construire ce genre d’infrastructure à proximité des maisons.

«La bande de parcs qui longe Notre-Dame a été conçue pour limiter les effets néfastes de l’agrandissement de cette rue. Retirer ça pour mettre des trains qui vont rouler au niveau des appartements, ça ne fait aucun sens.»

Mme Cousineau rappelle que la CDPQ Infra a encore deux années avant de finaliser leurs plans.

«Le premier principe, c’est toujours d’éviter les impacts. Si on ne peut pas éviter les impacts, il faut les minimiser. Et si on ne peut pas les minimiser, on va les compenser.»

Elle affirme que si la CDPQ Infra détermine qu’il y a un impact sonore important, elle aura l’obligation de mettre en place des mesures d’atténuation «pour revenir à la situation d’avant, par exemple des murs anti-bruit et des écrans acoustiques».

Une structure au sol

Le RRNDHM aimerait que la CDPQ Infra considère l’idée d’une structure au sol, une option qui permettrait de «desservir beaucoup plus de gens sur l’île même».

Cette avenue a été écartée par la CDPQ Infra puisque le REM serait moins rapide, devant s’arrêter à certaines intersections.

«Les temps de déplacements sont plus longs et on peut déplacer moins de personnes dans une heure de pointe», réplique Mme Cousineau.

N’empêche, Mme Clermont n’y voit pas un projet de mobilité durable, mais plutôt un levier de développement immobilier, notamment à l’extérieur de l’île de Montréal.

«Est-ce qu’on est en train de favoriser l’étalement urbain, en sacrifiant les quartiers centraux traversés par ces structures massives», demande-t-elle.

Le RRNDHM donne rendez-vous à la population le 5 juin, à 10h30, à la Place Valois. La manifestation démarrera à 11h avec des allocutions des représentants du regroupement et d’élus, puis se terminera au parc Morgan.

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