Plus d’une centaine de professionnels de l’hôtellerie ont manifesté devant l’hôtel DoubleTree by Hilton de Montréal, samedi soir. À travers la province, 2500 travailleurs employés par 26 hôtels se retrouvent sans contrat de travail depuis un an. En manifestant, samedi, les syndiqués représentés par la Fédération du commerce-CSN voulaient inciter les employeurs à «négocier de bonne foi et à offrir des conditions de travail adaptées à la pénurie de main-d’œuvre».
«Les conventions collectives sont échues depuis 30 juin 2020. Les négociations amorcées à la fin de l’hiver et au début du printemps. Présentement, ça tarde, ça n’avance pas aux différentes tables de négociations. Nous, on voit qu’il y a une fenêtre d’opportunité en juillet et août pour un règlement», indique le trésorier et responsable politique du dossier à la Fédération du commerce-CSN, Michel Valiquette.
Ce dernier soutient que les employeurs, 26 hôtels situés dans les régions de Montréal, Québec et en Estrie, proposent à leurs employés des «demandes de recul importantes».
«Les employeurs se servent de la pandémie pour revoir les conditions de travail à la baisse. Pour nous, c’est inacceptable. En plus, les syndicats se sont engagés à ne pas négocier de recul. Et on voit aussi que les employeurs souhaitent retarder la négociation le plus possible pour reporter plutôt en septembre ou en octobre. Nous, on ne souhaite pas ça», précise M. Valiquette.
Ce dernier fait un parallèle entre les négociations en cours dans l’industrie de l’hôtellerie et la situation actuelle dans le domaine de la restauration.
«Dans l’ensemble du Québec, peu importe le secteur, mais principalement dans la restauration, les employeurs font des pieds et des mains pour recruter de la main d’œuvre, augmentent les conditions de travail. Mais les nôtres ont trouvé comme solution afin de retenir la main d’œuvre de sabrer dans les conditions de travail. Pour nous, c’est inacceptable», explique-t-il.
Ambiance festive
Musique, ballons, pop-sicles, hot dogs, hamburgers, l’ambiance était festive à la manifestation des professionnels de l’hôtellerie devant l’hôtel DoubleTree by Hilton situé devant la Place des arts, samedi soir. Mais M. Valiquette avertit que les moyens de pression risquent de s’accentuer.
«Ça fait plus de 30 ans qu’on négocie de façon coordonnée et qu’on peut bénéficier maintenant de conditions de travail intéressantes dans le milieu de l’hôtellerie. Mais ils s’attaquent à tout. Les gains qu’on a que ce soit au niveau des vacances, des horaires de travail, des journées de maladie. Il n’y a rien qui y échappe à ce moment-ci», avance-t-il.
Préposés aux chambres, à la buanderie, la réception, cuisiniers, serveurs, la Fédération du commerce CSN représente plus de 5000 travailleurs de l’hôtellerie employés par plus de 60 hôtels à travers la province.