Des dizaines de milliers d’étudiants sont attendus partout au Québec vendredi à l’occasion de la Marche mondiale pour le climat, notamment à Montréal. Ces marches font partie des «grèves du climat» tenues depuis 2018, après l‘appel de la jeune activiste environnementale suédoise Greta Thunberg.
Plusieurs dizaines de milliers d’étudiants se sont donné des mandats de grève pour cette occasion. Lucas Salas, porte-parole de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), s’attend à voir environ 15 000 personnes dans la métropole.
La CEVES est l’un des groupes qui organisent cette marche.
On s’attend à une large mobilisation, puisque plusieurs votes de grève ont été confirmés. Cela dépend aussi d’autres facteurs comme les réserves que peuvent avoir les gens à venir manifester en temps de COVID-19, mais on a vu en 2019 que le mouvement peut vite grandir. À l’échelle du Québec, cela devrait rassembler 20 000 à 25 000 personnes.
Lucas Salas, porte-parole de l’événement pour la CEVES
À Montréal, le départ est prévu à 13h en face du parc Jeanne-Mance, devant le Monument à sir George-Étienne Cartier.
Le porte-parole de la CEVES indique que d’autres organisations environnementales, comme Environnement jeunesse, la fondation David Suzuki et Greenpeace, se grefferont à la Marche pour le climat de Montréal. Sur le plan politique, Lucas Salas confirme la venue d’un contingent de Québec solidaire comprenant notamment Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé. «Est-ce que M. Trudeau va se présenter? On l’y incite comme en 2019, mais ça reste à voir. C’est une marche pour le climat, donc on est ouvert à tous ceux qui sont en faveur d’un changement radical aidant la lutte aux changements climatiques», précise M. Salas.
Avoir du monde à la manifestation, c’est l’occasion de partager et transmettre un message. Mais la clé se situe au niveau gouvernemental. Est-ce que ce message va arriver jusqu’aux décideurs?
Lucas Salas, porte-parole de l’événement pour la CEVES
Plus d’efforts demandés
Ce mouvement, qui revendique une «réelle justice sociale et climatique», envisage l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2030. La plupart des objectifs gouvernementaux, dont celui du gouvernement fédéral, visent plutôt 2050.
Le mouvement propose la décroissance de l’économie, la promotion de l’économie circulaire, de l’aide pour les travailleurs des industries les plus polluantes pour une transition dans un autre secteur d’emploi et l’arrêt immédiat de toute activité d’exploitation et d’exportation de combustible fossile.
«La cible de carboneutralité en 2050, établie par le GIEC pour la planète en entier et adoptée telle quelle par le gouvernement fédéral, a été définie sur la base d’un budget carbone calculé pour nous donner 50% de chances de limiter à 1,5 °C la hausse globale des températures. Les jeunes ne sont pas prêts à jouer pile ou face sur un avenir viable», peut-on lire dans la description de l’événement.
L’’Alliance des CÉGEPs pour l’environnement (ACE) appuie la marche et ajoute des revendications ciblées aux cégeps. L’alliance aimerait, par exemple, intégrer au moins 10 % de matière en relation avec la sensibilisation face à l’enjeu climatique dans chacun des cours de formation générale collégiale, ou l’ouverture d’un poste à temps plein, dans chaque CÉGEP, dont le mandat est de s’occuper des affaires écologiques. L’ACE regroupe les associations étudiantes de 10 CÉGEPs Montréalais.
Les CÉGEPs, dans le fond, c’est un peu comme des micro-sociétés. On a nos propres structures gouvernementales, nos propres lois, notre propre fonctionnement, nos propres mouvements sociaux. On forme les adultes de demain, pis c’est dans cet esprit-là qu’on doit adapter le réseau collégial à la réalité environnementale
Mme Elsa Laferrière Nguyen, Conseillère environnementale de l’Association générale des étudiant.e.s de Brébeuf
(AGEB) et membre fondatrice de l’Alliance des CÉGEPs pour l’environnement (ACE)
L’événement montréalais est organisé par la CEVES, le groupe Pour le futur MTL, Solidarité sans frontières et le collectif Mashk Assi. D’autres manifestations sont prévues partout à travers la province, par exemple à Québec, Joliette, Sherbrooke, Rouyn-Noranda, Rimouski, Alma ou encore La Pocatière.