Montréal

Oui, il y a moins de policiers à Montréal qu’avant les élections municipales

La mairesse de Montréal, Valérie Plante - 14 mars 2022

Malgré les sorties répétées de la mairesse Valérie Plante sur le nombre de policiers embauchés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) depuis sa réélection, il y a bel et bien moins d’agents à Montréal qu’il n’y en avait l’automne dernier. C’est que les départs sont plus nombreux que les embauches.

La mairesse de Montréal Valérie Plante apparaissait surprise lorsqu’interpellée par l’opposition officielle concernant la baisse d’effectifs au sein du SPVM depuis son élection. Elle affirmait alors avoir embauché 229 policiers depuis le début de l’année. Le lendemain, son cabinet a rectifié le chiffre: c’est plutôt 152 embauches depuis novembre 2021. Depuis, Mme Plante a repris ce chiffre à plusieurs reprises, sans toutefois se prononcer sur les départs ou sur le nombre net de policiers sur le terrain.

Questionnée par Métro, la Ville admet qu’il y a 61 policiers de moins à Montréal qu’en décembre 2021. Il y avait 4523 policiers au 31 décembre dernier; on en compte ainsi maintenant 4462.

Le SPVM recense bel et bien 152 embauches depuis novembre, dont 90 depuis le mois de janvier. Le hic, c’est qu’il y a eu 152 départs depuis le mois de janvier, une différence de 62 (la variation de 1 poste n’est pas expliquée). La Ville n’a pas fourni le nombre de départs en novembre et décembre 2021, malgré notre demande d’informations.

Les embauches à venir combleront-elles les départs?

La Ville prévoit procéder à 130 embauches d’ici la fin de l’année, ce qui porterait le total de l’année à 282. Ces embauches serviront-elles à combler des départs, ou bien y aura-t-il un ajout net de policiers? La Ville de Montréal ne peut se prononcer.

«On ne peut clairement indiquer si les embauches viennent combler des départs ou des créations de postes avant les bilans finaux d’année, mais ces informations sont prises en compte dans la planification de la main-d’œuvre», affirme la responsable des communications de la Ville, Gabrielle Fontaine-Giroux.

L’attachée principale du cabinet de la mairesse, Catherine Cadotte, affirme pour sa part qu’«un ajout net d’effectifs» est anticipé par la Ville d’ici la fin de l’année. Elle souligne que l’effort pour recruter les policiers est beaucoup plus important que par les années passées.

«Les postes vacants au sein du SPVM représentent un enjeu structurel historique, qui est le résultat d’un retard d’embauche datant de plus de 10 ans. Consciente de cette réalité, notre administration a mis en place un plan d’embauche ambitieux, qui prévoit, au moins, 220 embauches cette année et l’an prochain, une nette accélération par rapport aux 5 embauches qui ont été faites en 2013, en comparaison», souligne-t-elle.

Les 130 embauches prévues cette année excluent l’annonce effectuée cette fin de semaine par la mairesse Plante et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Les deux élues ont promis l’ajout de 450 policiers au SPVM d’ici cinq ans.

Nous avons besoin de nos policiers et policières à Montréal, mais ils ont aussi besoin de nous. Les investissements de 275 M$ annoncés samedi dernier ainsi que les solutions pour assurer un bassin de candidats disponibles à l’ENPQ [École nationale de police du Québec] sont des gestes forts pour soutenir leur travail essentiel et permettre de renforcer les efforts de notre administration pour accélérer les embauches au sein du SPVM.

Catherine Cadotte, attachée principale du cabinet de la mairesse et du comité exécutif

Dans le «déni»

Ensemble Montréal dénonce qu’il n’y a que l’administration Plante qui «s’acharne» à louanger le nombre d’agents embauchés au SPVM.

«Ça fait plusieurs mois qu’Ensemble Montréal, tout comme la Fraternité des policiers et policières de Montréal, le SPVM et les policiers eux-mêmes, témoignent du manque d’effectifs», rappelle le porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, Abdelhaq Sari.

«Un tel déni, un tel entêtement à créer une guerre de chiffres est très inquiétant, surtout dans un contexte de flambée de violence armée», enchaîne-t-il. «Nous espérons que les données obtenues permettront enfin aux élu.e.s de Projet Montréal de se rendre à l’évidence: le SPVM a besoin de plus d’effectifs. L’administration aurait dû s’y prendre depuis longtemps.»

Légalement, le gouvernement du Québec permet un maximum de 4802 policiers au SPVM.

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