En union avec l’organisme B’nai B’rith et le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRAAR), Ensemble Montréal demande aujourd’hui plus de mesures pour lutter contre les incidents et crimes haineux.
Sonny Moroz, conseiller municipal de l’arrondissement de Saint-Laurent, déposera une motion au conseil municipal afin de bonifier les services offerts par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en matière de crime haineux. La motion exhortera aussi le gouvernement du Canada à adopter les recommandations du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes (SECU), qui visent notamment les incidents en ligne.
C’est avant tout le formulaire en ligne du SPVM que l’opposition voudrait améliorer. M. Moroz définit celui-ci comme un «frein structurel», notamment car il renvoie toutes les demandes au 9-1-1. L’opposition réclame des outils de dénonciation «plus utilisables, plus accessibles et plus confidentiel». Son homologue de Louis-Riel, Alba Zuniga-Ramos, rappelle que selon la Fondation canadienne des relations raciales, seul 1% des incidents ou crimes haineux sont déclarés.
Ensemble Montréal demande aussi que les agents du SPVM reçoivent des formations sur les crimes haineux afin de les sensibiliser aux impacts juridiques et psychologique que ces incidents peuvent avoir.
Les recommandations de la SECU visées par la motion sont «très importantes et urgentes» pour Marvin Rotrand, directeur national de la Ligue des droits de la personne pour B’nai B’rith, à une heure où «la technologie a dépassé les lois canadiennes et notre capacité de lutter contre la haine en ligne».
Marikym Gaudreault, attachée de presse au cabinet de la mairesse, rappelle que la Ville lutte déjà à «combattre ce fléau», notamment par le module spécialisé dédié aux enquêtes sur les incidents et les crimes haineux (MICH) du SPVM.
Les crimes haineux en hausse
L’annonce de l’opposition s’inscrit dans le contexte d’une hausse des crimes haineux à Montréal et au Canada. Selon Statistique Canada, les crimes haineux auraient fait un bond de 72% entre 2019 et 2021, marquant l’année du plus haut niveau enregistré depuis le début du registre de Statistique Canada, en 2009.
Dans le contexte montréalais, les élus et intervenants ont pris le temps de rappeler la série d’incidents visant les femmes voilées à Montréal-Nord, qui ont été rapportés entre le 6 et le 14 octobre. Le SPVM a noté quant à lui une hausse de 53% des crimes haineux entre 2019 et 2020.
Un candidat fait défaut
Interrogé sur l’appui du conseiller municipal de Saint-Léonard, Dominic Perri, au parti «postfasciste» Fratelli d’Italia, Mme Zuniga-Ramos rappelle que la position d’Ensemble Montréal est «de lutter contre les actes et crimes haineux».
Abdelhaq Sari, conseiller municipal de Marie-Clarac, rappelle quant à lui qu’«Ensemble Montréal avec l’ensemble des élus, il n’y a qu’une seule vision […], on n’accepte pas ni d’homophobie, d’islamophobie où d’antisémitisme dans notre parti».