La confirmation du décès de sept personnes dans l’incendie d’un bâtiment situé place d’Youville dans le Vieux-Montréal en fait l’incendie le plus meurtrier de la métropole en près de 50 ans.
Avant le 16 mars dernier, le jour de l’incendie, cela faisait depuis 1975 qu’un si lourd bilan n’avait pas été enregistré lors d’un feu à Montréal. Cette année-là, les flammes avaient ravagé le bar Gargantua, où avaient été enfermées 13 personnes, toutes décédées. Elles avaient été prises au piège par les individus qui avaient allumé volontairement l’incendie.
Dans toute la province, aucun incendie n’avait fait autant de morts que celui de la place d’Youville depuis la tragédie de L’Isle-Verte, survenue en 2014. Trente-deux personnes âgées de la résidence de L’Isle-Verte avaient alors péri dans les flammes.
En 1972, un autre incendie criminel a marqué le Québec, soit celui du Blue Bird, qui fut le dernier à Montréal avec un bilan très important de 37 morts. Trois personnes refoulées de ce club y avaient mis le feu.
L’incendie de la place d’Youville marque l’actualité ces dix derniers jours, car la valeur patrimoniale et le risque d’effondrement du bâtiment ont compliqué les recherches. Les deux derniers corps ont été retrouvés ce 27 mars.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) enquête encore sur l’origine de ce feu qui a fauché sept vies. Cinq de ces victimes ont été identifiées: An Wu, 31 ans, Saniya Khan, 31 ans, Nathan Sears, 35 ans, Dania Zafar, 31 ans et Camille Maheux, 76 ans.
D’autres incendies marquants
Depuis 1975, le site du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) ne répertorie que deux « incendies marquants » qui n’ont fait aucune victime: celui de l’Église unitarienne en 1987 et celui de la Plaza Alexis-Nihon en 1986.
Avant l’incendie du Gargantua, trois incendies ont fait de nombreuses victimes. L’incendie du cinéma Laurier Palace en 1927 a tué 78 enfants. L’année suivante, en 1918, un feu dans le pensionnat des Sœurs-Grises a fait 53 victimes, tous des enfants qui y vivaient.
L’incendie le plus meurtrier de l’histoire de la métropole a pris place en 1890 dans l’asile Saint-Jean-de-Dieu: environ 108 résidents – le bilan précis est incertain – y ont perdu la vie.