Les parcs de Montréal regorgent de branches, mais les gens sont aussi au rendez-vous jeudi, alors que la métropole profite d’une température estivale.
«On n’a pas pensé aux branches, on a pensé au fait qu’il allait faire 22°C», explique Laurent, qui est venu profiter du parc Laurier avec son ami Philippe. Les deux jeunes hommes ne se disent pas dérangés par les branches. Ils utilisent même un des branchages tombés sur leur table comme porte-manteau improvisé.
Les parcs représentent toujours certains risques, selon la Ville et l’arrondissement du Plateau Mont-Royal qui a émis en matinée un avis invitant les gens à éviter de déambuler dans les parcs pour leur sécurité.
«Quand je vois une branche, je me tasse», commente Laurent face à cette indication, affirmant tout de même que certaines branches menacent encore de tomber. «Je comprends qu’ils publient ça pour la sécurité des gens, mais surtout pour leur sécurité, ajoute Philippe, ils ne veulent pas se faire poursuivre si quelqu’un se blesse».
Une conclusion que partagent Julian et Matt, profitant eux aussi du parc. «Dire aux Montréalais de ne pas aller dans les pacs, ça ne va jamais arriver», ajoutent-ils. La présence de branches a fait partie de leur réflexion avant de sortir, mais ils ont préféré profiter du printemps. Ils s’étonnent surtout qu’en l’espace d’une semaine «nous sommes passés du pire verglas depuis longtemps à l’été».
Rencontrée par Métro au parc Lafontaine, Ines habite en collocation et n’a qu’une petite fenêtre dans sa chambre. Elle trouve improbable que les gens qui ne disposent pas de jardin ou de terrasse chez eux évitent les parcs pour des raisons de sécurité, bien qu’elle avoue avoir été dérangée par les branches à son entrée sur les lieux.
Logann se trouvait dans le parc au moment de la tempête. Il est revenu expressément pour voir à quoi ressemblent les lieux une semaine plus tard. «Des arbres par terre c’est beau, c’est l’fun», se réjouit-il, assis sur un massif tronc d’arbre n’ayant pas survécu au verglas. Il reconnaît qu’il y a toujours un certain danger, mais il pense qu’il est le moment de faire confiance aux citoyens.
Plus loin dans le même sentier, Megan et Molly, deux étudiantes en art à l’UQAM, s’inquiètent du sort des arbres tombés. «C’est des arbres qui ont beaucoup d’années, ils sont plein de potentiel, on en utilise des semblables dans nos créations», soulignent-elles, espérant que le bois ne sera pas jeté. La Ville a déjà indiqué que le bois mort doit être recyclé.
Presqu’au même moment , au parc Laurier, des cols bleus lancent dans leurs machines les branches qu’ils trouvent par terre pour les déchiqueter. Non loin, Noé est étendu sur le sol. Il affirme qu’il prévoit se tasser si la machinerie s’approche trop près de lui.