Les membres du Patrimoine Naturel et Urbain de Montréal (PNUM) ont fait une demande de classement patrimonial au ministère de la Culture et des Communications pour le site Jacques Le Ber, menacé par la construction du nouveau pont sur le Saint-Laurent. N’ayant encore aucune nouvelle de leur requête, ils demandent à l’arrondissement de Verdun d’appuyer leur démarche.
« Nous avons fait une demande de classement patrimonial pour le site Le Ber. Nous leur demandons d’appuyer cette demande. Nous ne voulons pas empêcher la venue du pont, mais nous voulons une aide pour la conservation du site. Nous ne savons pas si Infrastructure Canada va détruire ce qui est là ou l’enterrer. »
Alain Bossé, membre du PNUM raconte que le site ne bénéficie pas d’une protection patrimoniale. « C’est le même statut que l’église Notre-Dame. Le ministère de la Culture et des Communications a toute l’information pour le classer patrimonial. »
M. Bossé ajoute avoir l’appui de l’Association des Archéologues du Québec et de la Société Historique du Canada. Il n’écarte pas la possibilité de faire front commun avec les Mohawks si jamais toutes leurs tentatives ne mènent à rien.
« Ça fait deux fois qu’on demande de l’information au ministère sur le permis de la recherche archéologique, mais on ne me revient pas. On ne sait rien, ça va arriver comme un coup de vent au mois de juin. Comme d’habitude, ils vont passer un décret et des bulldozers vont tout raser sans qu’on puisse faire quelque chose. »
Au dernier conseil d’arrondissement, M. Bossé a demandé au maire Jean-François Parenteau de les appuyer dans leur demande de reconnaissance patrimoniale et que tout l’argent de l’expropriation de ce terrain soit réinvestit dans un autre site. « Nous aimerions qu’il y ait une reconstitution des fondations dans l’objectif de maximiser sa valeur. »
Le maire Parenteau avait alors répondu lors du conseil que « l’arrondissement ne s’opposera pas à l’expropriation. C’est un dossier que l’on suit de près. »
Cette réponse n’a pas été suffisante pour le PNUM qui se désole de la situation et rappelle que cela fait environ 20 à 30 ans que l’arrondissement connait l’existence des fondations.
« Du jour au lendemain, on commence à dire que ce ne sont que des pierres. D’après nous l’arrondissement se range du côté d’Infrastructure Canada. Il n’y a plus rien de patrimonial sur l’Île-des-Sœurs et le peu qui reste, il n’y rattache aucune importance. »
De son côté, Verdun ne voit pas la situation du même œil. « Les artéfacts font présentement l’objet de discussion entre les gouvernements fédéral, provincial et la Ville de Montréal. Nous sommes confiants qu’ils sauront préserver tout élément à valeur archéologique. Quoique nous déplorions la perte du parc suite à la construction du nouveau pont Champlain, la ville obtiendra néanmoins une compensation financière en contrepartie », conclut Honorine Youmbissi, chargée de communication – responsable des activités à l’arrondissement de Verdun.