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Une députée de Québec solidaire dépose deux plaintes à la police pour cyberintimidation

Christine Labrie, une députée de Québec solidaire dépose deux plaintes à la police pour cyberintimidation

Christine Labrie

Visée par du harcèlement ainsi que des menaces en ligne, la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, choisit de remettre son dossier entre les mains de la police. L’élue québécoise a déposé vendredi deux plaintes pour cyberintimidation au Service de police de Sherbrooke (SPS).

«C’est toute une expérience, et maintenant je comprends beaucoup mieux pourquoi c’est difficile pour les femmes de faire cette démarche», a écrit Mme Labrie dans une publication Facebook vendredi.

Les deux plaintes déposées auprès du corps de police sherbrookois sont désormais en traitement. Selon la députée solidaire, l’une des plaintes survenait «deux semaines après l’incident».

«J’espère que ça ne nuira pas au dossier», a-t-elle ajouté.

«Heureusement, c’est assez rare que je reçoive des messages qui appellent à porter plainte, mais pour une personne qui en reçoit beaucoup, si elle porte plainte chaque fois, c’est clair que ça la paralyse dans son travail. Pas étonnant que les femmes décident le plus souvent d’ignorer ces messages.» – Christine Labrie, députée dans Sherbrooke

La teneur des plaintes ne serait pas anodine, soutient Christine Labrie dans son message. «Le policier rencontré semblait trouver qu’on n’avait pas appelé pour rien», indique-t-elle. L’agent affecté au cas «a traité les deux cas avec soin […] et pris plusieurs pages de notes pour les dépositions», ajoute Mme Labrie.

La mairesse réagit

La mairesse de Montréal Valérie Plante avait déjà entamé des démarches similaires au printemps dernier dans la foulée de ses positions sur la Loi québécoise sur la laïcité de l’État.

Appelée à réagir, lundi, la mairesse a dit «comprendre» Mme Labrie. Elle reçoit toujours des menaces sur le Web, a-t-elle confirmé.

«Je pense que c’est la bonne chose à faire. […] Il faut envoyer un message à ceux et celles qui pensent que, derrière leur clavier, ils peuvent dire tout et n’importe quoi, dont des menaces», a-t-elle affirmé.

«On finit par s’habituer à recevoir des propos haineux. On finit par se dire que c’est pas si mal, dans le fond. Mais, pourtant, il y a des paroles dégoûtantes, dégradantes, de la violence même. J’invite donc tout le monde à adopter une politique de tolérance zéro.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

En entrevue à QUB radio, lundi, la ministre caquiste Nathalie Roy a elle aussi affirmé avoir déposé vendredi une plainte auprès de la Sûreté du Québec pour des raisons similaires.

Pas une première attaque

Ce n’est pas la première fois que Christine Labrie est la cible d’attaques sur le Web. À la fin du mois de novembre, elle avait profité d’une prise de parole à l’Assemblée nationale pour présenter des exemples de messages haineux reçus par les députées de son caucus.

«Pauvre dinde, maudite folle, quelle conne, tu es une maudite sans génie, tu es une bonne à rien, tu ne comprends rien. Va chier, la brebis…», avait-elle énuméré avec émotion.

La politicienne avait également énuméré plusieurs appels à la haine et au suicide faits envers les cinq femmes élues de QS.

«C’est largement documenté que les femmes subissent plus de violence en ligne que les hommes. Jusqu’à 27 fois plus, selon certaines estimations», avait-elle soutenu.

«Plus elles s’expriment publiquement, plus les femmes subissent de violences» – Christine Labrie

Le Code criminel du Canada inclut la cyberintimidation dans plusieurs infractions potentielles. Un cyberintimidateur peut se voir puni pour avoir «proféré des menaces» ou fait du «harcèlement criminel».

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