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Que nous réserve le monde politique en 2020?

Justin Trudeau et François Legault

Francois Legault et Justin Trudeau

Environnement, conflits à l’intérieur de la fédération, Loi sur la laïcité: les agendas de François Legault et de Justin Trudeau risquent d’être chargés en 2020. Métro fait un survol des événements à surveiller sur les scènes fédérale et provinciale à la première année de la nouvelle décennie.

À Ottawa

Changements climatiques

Le gouvernement de Justin Trudeau a placé l’environnement au centre du dernier discours du trône après en avoir fait une priorité au cours de la campagne électorale.

Dans l’immédiat, le nouveau ministre de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, pourrait procéder à des révisions de la controversée taxe carbone. Fixée à 20$ ou 30$ la tonne dans les provinces qu’elle couvre, cette taxe sur l’essence pourrait augmenter à nouveau, a déjà laissé entendre le gouvernement.

Selon la politologue Stéphanie Chouinard, l’enjeu climatique restera «un des dossiers les plus difficiles à vendre».

«La ligne directrice des libéraux, c’est d’effectuer un espèce de grand écart. On souhaite continuer à développer l’économie des sables bitumineux et réduire les gaz à effet de serre (GES)», analyse celle qui enseigne dans plusieurs universités canadiennes.

Le départ du chef conservateur, Andrew Scheer, pourrait toutefois donner du «répit» au gouvernement, relativise l’experte. «Les énergies du Parti conservateur (PCC) vont être divisées entre la course au leadership et la Chambre des communes», indique-t-elle.

Des partis sans leader

La démission de M. Scheer vient changer la donne chez les Tories. La vote de confiance du parti, qui devait se tenir en avril, sera-t-il remplacé par une course à la direction?

Les successeurs potentiels se bousculent déjà à la porte du parti. Rona Ambrose, Jean Charest, Peter Mackay, ont tous été suggérés.

«Je verrais bien Mme Ambrose revenir en politique fédérale», souligne Mme Chouinard.

«Elle aurait probablement l’appui de l’Ouest tout en étant capable de rallier la frange plus progressiste du parti», ajoute l’analyste.

De l’autre côté de la Chambre, le plus petit des partis fédéraux se cherche un nouveau leader. Après les difficultés des dernières élections et le départ comme chef d’Elizabeth May, le Parti vert aura la mission de trouver un représentant capable d’attirer le vote des jeunes Canadiens.

L’ombre de Donald Trump

Autre événement majeur, cette fois à l’international: les Américains éliront en 2020 leur président pour les quatre prochaines années. L’issue du scrutin viendra fortement jouer sur l’avenir à moyen terme de la fédération, avance Stéphanie Chouinard.

«Est-ce que l’interlocuteur de premier ordre continuera d’être Donald Trump? Ça pourrait changer bien des choses pour la position du Canada à l’international», analyse-t-elle.

D’autres dossiers à suivre:

À Québec

Suite et fin pour la Loi 21?

Les opposants à la Loi sur la laïcité de l’État ont essuyé un autre revers à la fin de l’année quand la Cour d’appel du Québec a rejeté leur demande de suspension de la loi.

La prochaine étape? Ils ont déjà demandé de se faire entendre par la Cour suprême. «Les opposants vont s’y rendre quoiqu’il arrive parce que la Cour d’appel n’est pas sensée juger sur le fond», analyse la politologue Carolle Simard.

Selon la professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), il ne serait pas étonnant que le fédéral se mette de la partie. Le premier ministre Justin Trudeau s’est opposé plusieurs fois à la mesure législative québécoise.

Plan d’électrification et de changements climatiques

Le ministre de l’Environnement et son équipe mènent depuis le mois d’août d’importantes consultations afin d’élaborer le prochain Plan d’électrification et de changements climatiques. Celui-ci vise à réévaluer les cibles québécoises de réduction des GES, ainsi qu’à établir des mesures pour électrifier le parc automobile provincial.

«L’environnement n’a jamais été un élément du programme électoral de la CAQ, affirme Mme Simard. Étant donnée l’importance accordée aux changements climatiques, sans doute que M. Legault va devoir présenter des projets plus agressifs.»

Courses à la direction

Tout comme à Ottawa, deux partis d’opposition profiteront de 2020 pour se trouver une nouvelle tête d’affiche. Le Parti libéral du Québec (PLQ), en crise à l’extérieur du Grand Montréal et de l’Outaouais, choisira son leader au printemps. Puis, ce sera le tour du Parti québécois (PQ).

La course à la direction du PLQ ayant déjà été lancée, les possibilités de nominations-surprises se réduisent de jour en jour. La députée Dominique Anglade, appuyée par plusieurs grosses pointures de la formation, s’oppose actuellement au maire de Drummondville, Alexandre Cusson.

Au PQ, le portrait est un peu moins clair. Le député Sylvain Gaudreault est toujours la seule personne à avoir officialisé sa candidature. Ancien candidat à la direction, Paul St-Pierre-Plamondon y songe aussi. Osera-t-il repenser le PQ, comme il l’avait déjà proposé?

D’autres dossiers à suivre:

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