L’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, rétorque durement à Martine Ouellet, qui soutenu dans une entrevue accordée à Métro, que l’homme politique était à l’origine de son départ forcé à la tête du parti souverainiste, en juin 2018.
«Elle parle dans le vide. C’est de la foutaise et c’est complètement ridicule. Moi, je n’ai pas de temps à perdre avec une personne qui attaque tout le monde. Ça ne tient pas la route, a-t-il expliqué en entrevue téléphonique. Son départ est tout simplement dû à la majorité de membres qui l’ont souhaité pour une raison.»
«Pendant ce temps-là, il y a des gens qui travaillent pour vrai», ajoute-t-il.
En juin 2018, lors d’un vote de confiance tenu à l’interne, à peine 30% des militants bloquistes avaient effectivement voté en la faveur de Martine Ouellet, contre près de 65% d’entre eux. La principale intéressée avait remis sa démission, non sans écorcher ses adversaires politiques, quelques heures après.
Mais pour Martine Ouellet, c’est Gilles Duceppe qui a «orchestré» son départ du début à la fin. «Quand les coups viennent de notre propre famille, ils font encore plus mal», a-t-elle soutenu dur comme fer.
Mme Ouellet s’en est aussi prise plus directement au chef actuel du Bloc, Yves-François Blanchet.
«Ça reste le parti qui a donné une free-ride à Justin Trudeau pour son discours du Trône. Il n’a même rien demandé en retour. Plus carpette que ça, c’est dur à battre.» -Martine Ouellet, en entrevue à Métro
Joint par Métro, M. Blanchet n’a pour sa part pas souhaité réagir à ces commentaires, disant se concentrer sur les priorités de sa formation politique.
Sur l’unité du mouvement souverainiste
Pour Gilles Duceppe, la sortie de Martine Ouellet n’aide en rien l’indépendantisme québécois à progresser. Mais elle n’a peu d’impact sur sa bonne santé.
«C’est certain que ça n’aide pas l’unité du mouvement souverainiste, mais c’est mineur, c’est marginal, et surtout, ce n’est pas sérieux, tranche-t-il. C’est groupusculaire je dirais même.»
Actuellement, le troisième chef de l’histoire du parti estime pour sa part que les troupes d’Yves-François Blanchet «font un excellent travail à Ottawa».
«Ils font très bien jusqu’à maintenant, et défendent fondamentalement les intérêts du Québec sur des dossiers importants comme l’aluminium. On n’a qu’à regarder les sondages», plaide le souverainiste.
«Parler de souveraineté, ce n’est pas crier qu’on veut un pays 20 fois en une minute. C’est le démontrer clairement. Et c’est pour ça que Jacques Parizeau, qui était quelqu’un de sérieux, appréciait le travail du Bloc québécois», conclut M. Duceppe.
Fin octobre, le Bloc québécois a causé la surprise en faisant élire pas moins de 32 députés à Ottawa.