À l’approche des budgets provincial et fédéral, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) exige d’importants chantiers à Québec comme à Ottawa afin de lutter contre la pénurie de logement. À moins de deux semaines du budget provincial, l’organisme propose entre autres de développer 50 000 logements sur cinq ans.
Le groupe de défense des locataires exhorte aussi la Coalition avenir Québec (CAQ) à mettre la main à la pâte pour «livrer rapidement les logements sociaux promis depuis 10 ans» à travers la province.
À l’approche du 1er juillet, le marché locatif se resserre. En 2019, le taux d’inoccupation des logements a atteint 1,5% dans le Grand Montréal, une première en 15 ans.
Dans son dernier budget, le gouvernement de François Legault n’a débloqué aucune somme pour ériger de nouveaux logements sociaux. L’entièreté des sommes était accordé à la réalisation de projets promis dans les budgets provinciaux précédents.
«Ça n’a pas d’allure qu’à chaque année, on ne sache pas s’il va y avoir des unités dans le budget. Ça rend le processus vraiment fastidieux», affirme la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, en entrevue avec Métro.
«C’est pour ça qu’on demande une programmation sur cinq ans.» – Véronique Laflamme
Montréal est aussi en danger, selon Mme Laflamme. La métropole risque de rater ses objectifs de construction de logements sociaux si Québec ignore la question dans ses documents budgétaires, avance la porte-parole du FRAPRU.
À Ottawa
Avant même la révélation de la date de dépôt du budget fédéral, le FRAPRU lance aussi un cri d’alarme envers Ottawa.
Selon Véronique Laflamme, le gouvernement fédéral a l’obligation de revoir sa Stratégie nationale sur le logement. Lancé en 2017, ce programme planifie des investissements de 40 G$ sur dix ans dans le logement.
«Le FRAPRU demande la réservation de 2 G$ par année pour la réalisation de nouveaux logements sociaux», souligne l’organisme dans ses demandes budgétaires.
Pour Véronique Laflamme, «la Stratégie nationale passe à côté de l’objectif de répondre aux besoins les plus urgents».
Au mois de juin dernier, le Directeur parlementaire du budget avait mis en doute l’efficacité des mesures fédérales. Selon lui, le programme n’assure pas avec certitude la diminution du nombre de familles vivant dans des logements insalubres ou peinant à payer l’hypothèque.