Face à la pandémie de la COVID-19, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) suggère aux entreprises trois axes d’intervention : la santé-sécurité du milieu de travail, la non-exposition des employés et des clients à la contamination et la continuité des opérations.
Pour Yves-Thomas Dorval, président et chef de la direction du CPQ, la première responsabilité de l’entreprise face au COVID-19 est d’assurer la santé-sécurité du milieu de travail des employés en suivant les recommandations de la Direction de la santé publique.
«On doit appliquer les directives d’isolement aux employés qui reviennent de l’étranger et à ceux qui ont des symptômes. On doit aussi éviter de tenir des activités qui mettent en contact le personnel avec une source possible de contamination. Il faut agir de manière responsable», indique-t-il.
M. Dorval encourage d’ailleurs les propriétaires et les gestionnaires d’entreprises de toutes les tailles à consulter les plateformes des gouvernements du Canada et du Québec pour trouver des informations détaillées aux questions des cadres et des employés. Dans cet optique, le CPQ a créé une section COVID-19 sur son site cpq.qc.ca afin d’accompagner ses membres dans la gestion de la crise. Mis à jour quotidiennement, les employeurs y trouveront des divers renseignements utiles.
Afin de ne pas exposer leurs clients et leurs employés à une source de contamination, les entreprises doivent communiquer les meilleurs pratiques à leur personnel et les encourager, lorsque cela est possible, à opter pour le télétravail, les visioconférences, et les discussions téléphoniques avec les clients et les fournisseurs. «Les fournisseurs de technologies de l’information jouent un rôle important dans ce contexte».
La gestion des employés infectés est un point important que l’on soit une petite ou une grande organisation. Dans ce cas, M. Dorval invite les employeurs à contacter la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNECSST).
Continuité de services
L’élaboration et la mise en place d’un plan de continuité de service est un élément crucial afin que l’entreprise, qu’elle soit privée, communautaire ou coopérative, poursuive ses opérations et son offre de biens ou de services.
«Pour assurer la continuité, il faut identifier les activités essentielles, assurer les priorités visant certaines opérations, gérer les absences et la répartition du personnel en poste, sécuriser l’apport des fournisseurs ainsi que l’accès aux marchés. On peut étudier de possibles partenariats avec d’autres entreprises que ce soit pour assurer un apport de personnel d’appoint ou pour de la sous-traitance», explique le président et chef de la direction du CPQ,
L’établissement du plan de continuité fournit l’occasion de regarder comment l’entreprise pourrait contribuer à soulager les problèmes de sa clientèle. «Par exemple, en ce qui touche à la circulation des produits sur ses tablettes ou à la fourniture de services bien adaptés à la situation».
Pour des mesures simples et adéquates
L’organisme patronal insiste pour que les informations puissent être facilement relayées aux 70 000 employeurs en lien avec le CPQ.
Par ailleurs, des mesures adéquates de soutien au revenu contribueront à assurer que les employés infectés ou de retour de voyage respectent la quarantaine. Les gouvernements devraient aussi favoriser le rappel des nouveaux retraités, mais sans pénalisation fiscale ou réglementaire pour les retraités ou leur employeur.
La simplicité des demandes d’aide ainsi qu’un court délai de mise en place et de traitement sont aussi des éléments que l’organisme privilégie tant pour les mesures d’aide aux travailleurs que pour celles destinées aux entreprises.
M. Dorval croit qu’une réduction de la taxe sur la masse salariale pourrait être une bonne mesure durant la crise. «Dans les conditions de prêts de soutien aux entreprises affectées, les gouvernements doivent faire attention à ne pas favoriser l’endettement de celles-ci.»
Travailleurs saisonniers : qu’arrivera-t-il?
Le printemps est à nos portes et les activités reprendront dans les milieux de l’agriculture et des pêcheries.
La question des travailleurs saisonniers se pose pleinement avec la fermeture des frontières aux personnes en provenance d’autres endroits que de l’Amérique du Nord. Une préoccupation que se partagent l’Union des producteurs agricoles et le Conseil du patronat.
«Il ne doit pas y avoir de délai indu dans le traitement des demandes des agriculteurs, car il faut prévoir la mise en quarantaine des travailleurs saisonniers à leur arrivée. Cela prend des dispositions spéciales pour les travailleurs saisonniers. La prolongation des contrats des travailleurs étrangers qui sont en fin d’engagement et qui sont encore au Canada doit être aussi envisagée».