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Une «pénurie alimentaire» à prévoir si les travailleurs saisonniers se voient refuser l’entrée

Les travailleurs saisonniers pourraient manquer dans les fermes québécoises.
Photo: Getty Images/iStockphoto

Le blocus aux frontières canadiennes risque de fortement entraver la production maraîchère. L’Union des producteurs agricoles (UPA) s’attend à une «pénurie alimentaire» si les travailleurs saisonniers qui devaient rejoindre le pays ce printemps n’obtiennent pas une exemption aux douanes.

À partir de midi, demain, plus aucun voyageur étranger ne pourra franchir les frontières canadiennes. Aucune exemption n’a été accordée jusqu’à maintenant aux travailleurs étrangers temporaires, issus majoritairement du Mexique et du Guatemala.

Or, selon le président général de l’UPA, Marcel Groleau, leur présence s’avère primordiale pour la culture maraîchère au pays.

«C’est une catastrophe pour les entreprises agricoles, a soutenu M. Groleau en entrevue avec Métro. Ce que le gouvernement n’avait pas mesuré, c’est l’enjeu de la sécurité alimentaire.»

«On risque de faire face à une pénurie de fruits et légumes.» – Marcel Groleau, président général de l’UPA

À Québec, les conversations seraient en cours. «Nous comprenons l’inquiétude des producteurs agricoles et suivons la situation de très près», a écrit dans un message texte l’attachée de presse du ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Simon Jolin-Barrette.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères impliqués tant au niveau du gouvernement du Québec que du fédéral pour trouver la meilleure solution possible», a ajouté Élisabeth Gosselin.

Marcel Groleau s’attend à un «soutien» de la part des ministres provinciaux.

«On travaille très étroitement avec le gouvernement du Québec», a-t-il indiqué.

Une lettre au PM

Marcel Groleau s’apprête à envoyer une lettre au premier ministre afin de lui faire part de l’urgence de la situation. «Ça leur a échappé, au fédéral, mais il n’est pas trop tard», a-t-il affirmé.

L’UPA propose entre autres que les travailleurs fassent leur quarantaine. «On va proposer un protocole très strict», a-t-il poursuivi.

M. Groleau s’est directement adressé à Québec et à Ottawa, lundi après-midi, après l’annonce de la fermeture partielle des douanes. Il a demandé au ministre provincial de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, de porter ses demandes auprès du premier ministre François Legault.

Après s’être entretenu avec la ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, l’UPA a aussi reçu la confirmation que le message serait relayé à Justin Trudeau.

Sur le terrain

Sur le plancher des vaches, l’inquiétude se fait ressentir. Les Fermes du soleil, en Montérégie, devait techniquement accueillir une partie de leurs 250 travailleurs dès le 24 mars.

«Aucun d’eux peut s’en venir. On est en standby. Est-ce qu’ils vont mettre des nouvelles règles?», a affirmé le président de la ferme maraîchère, Marc-André Chenail.

Ce dernier appelle le fédéral à changer rapidement son fusil d’épaule. «Tous les producteurs sont inquiets. On ne peut pas ne pas avoir de nourriture pour nourrir les Canadiens», a signalé M. Chenail.

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