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Dépistage: Québec en fait-il vraiment «plus» que les autres provinces?

Une clinique de dépistage dans Parc-Extension

Une file de personnes en attente d'un test de dépistage de la COVID-19 au CLSC de Parc-Extension.

Malgré le temps d’attente observé dans les cliniques de dépistage ces derniers jours, le gouvernement de François Legault soutient que le Québec «est la province qui […] fait le plus» de tests. Les chiffres de la Santé publique lui donnent partiellement tort.

«On est en train d’augmenter de façon très importante le nombre de tests. D’ailleurs, Québec puis l’Alberta, quand on le pondère par le nombre d’habitants, on est les deux provinces, Québec et Alberta, qui faisons le plus de tests», a indiqué jeudi le premier ministre, lors d’une mêlée de presse avant la période des questions.

Or, selon les statistiques de l’Institut national de santé publique (INSPQ), trois provinces ont mené plus de tests que le Québec depuis le début de la pandémie.

L’Ontario, meneur à ce titre, effectue 7000 tests par 100 000 habitants de plus que sa province voisine. La moyenne canadienne s’avère elle aussi plus élevée.

Interrogé sur le sujet, le premier ministre Legault s’est justifié en fournissant aux journalistes les chiffres de la veille.

«On est la province qui en fait le plus. […] 2824 tests par millions au Québec, 1855 tests par millions en Ontario. Ça c’est hier. L’Alberta est à peu près au même niveau que nous autres, et toutes les autres provinces sont en bas de nous autres», a-t-il indiqué.

La moyenne hebdomadaire, «je ne l’ai pas avec moi malheureusement», a laissé tomber le chef caquiste.

Course au dépistage

Québec et les autres provinces canadiennes s’apprêtent à augmenter leur capacité de dépistage grâce à des fonds débloqués hier par le gouvernement fédéral. Dotées d’une enveloppe totale de 4,3 G$, elles pourraient faire grimper la capacité nationale quotidienne à 200 000 tests.

M. Legault affirme pouvoir augmenter la capacité quotidienne à 35 000 tests. Son homologue ontarien, Doug Ford, parle de 78 000 tests par jour.

Si les deux provinces atteignent leurs objectifs, l’Ontario aura donc un test disponible pour 189 têtes. Au Québec, le nombre de tests se limitera à un pour 242 personnes.

Adapter l’offre de tests

La cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, qui avait elle-même eu à subir un test cette semaine, est revenue au parlement, jeudi, à la suite de son résultat négatif. Elle en a profité pour inviter le gouvernement à adapter la nouvelle offre de tests à son système d’alerte régional.

«Il est évident que si l’on passe d’une couleur à l’autre, les gens vont commencer à être plus nerveux. Il devrait y avoir une planification claire en fonction des codes de couleur», a indiqué Mme Anglade.

«On ne peut pas demander d’attendre en file d’attente, des quatre, cinq heures, avec un enfant qui a peut-être des symptômes», a ajouté l’élu libérale, qui invite aussi Québec à dépister dans les écoles touchées par la COVID-19.

Une opinion partagée en partie par la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. Le déplacement du personnel de tests dans les écoles, notamment, devra se faire «lorsque nécessaire», croit-elle.

Au Parti québécois, on enjoint Québec d’ajouter ces nouveaux tests dans les régions affectées.

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