C’est le ras-le-bol dans les salles d’entraînement. Malgré les mesures sanitaires, un groupe de 200 propriétaires de gyms, salles de yoga, de danse et d’arts martiaux comptent ouvrir jeudi, que Québec le leur permette ou non.
Dans un communiqué envoyé lundi matin, ces entrepreneurs lancent un dernier avertissement au gouvernement de François Legault. À moins d’études et de données probantes sur le risque de propagation dans les gyms, ils rouvriront leurs portes.
«Pour l’instant, acculés au pied du mur et face à des faillites imminentes… quel choix avons-nous?», peut-on lire.
Le premier ministre doit annoncer lundi quelles mesures sanitaires resteront en place dans les semaines à venir. Pour le moment, Québec avait prévu une période de semi-confinement d’au moins 28 jours. Or, la semaine dernière, M. Legault avait déjà tempéré les attentes.
Pour les restaurants, par exemple, «les chances sont faibles» qu’ils obtiennent le feu vert tout de suite, avait convenu l’élu caquiste.
Dépenses, dépenses, dépenses
En choeur, la coalition de proprios de gyms dénonce le fardeau financier imposé par la pandémie. Comme plusieurs entreprises, ceux-ci ont dû se conformer à l’usage de plexiglas, de masques et de gel hydroalcoolique cet été.
Épargnés par le premier couperet de la zone rouge, les salles d’entraînements ont finalement suivi quelques jours plus tard.
«Après avoir dépensé des milliers, voir des dizaines de milliers de dollars de nos poches, le résultat est le même: nous sommes fermés alors que nous avons été un partenaire exemplaire», déplore le propriétaire d’un studio de danse, Jason Lord.
Devant un risque important de faillites, les signataires de la lettre demandent à la ministre responsable de l’activité physique, Isabelle Charest, de «monter au front».
«Nous faisons partie des solutions et non du problème», indique la propriétaire du Studio Evedanz, à Chateauguay, Marie-Ève Charbonneau.
Impacts psychologiques?
Aux yeux des entrepreneurs touchés, la fermeture des salles d’entraînement cet automne a été un coup dur pour la santé physique des Québécois, mais surtout pour leur santé mentale.
«Est-ce que le gouvernement est conscient du nombre important du personnel de la santé qui vient s’entraîner et ventiler chez nous », illustre Christian Ménard, vice-président aux opérations de ProGym, dans Hochelaga-Maisonneuve.
Lundi en milieu de journée, une ombre a été portée sur les revendications des propriétaires. Selon Québecor, M. Ménard entretiendrait des liens avec le groupe criminel des Hells Angels. La réaction dans les milieux policiers aurait été vive.