Longtemps défendu par la santé publique, le vaccin CoviShield d’AstraZeneca rencontre un premier obstacle au Québec: le ministère de la Santé a suspendu son utilisation chez les moins de 55 ans.
Québec a confirmé la nouvelle, lundi, après qu’un comité scientifique fédéral ait suggéré que l’administration du vaccin d’AstraZeneca soit suspendue chez certaines populations. Plusieurs pays européens ont omis d’utiliser le vaccin dans les dernières semaines en raison des risques de troubles de la coagulation et de thromboses.
«L’Agence européenne des médicaments (EMA) évalue actuellement un potentiel lien entre certaines complications de santé et le vaccin d’AstraZeneca chez les personnes âgées de moins de 55 ans l’ayant reçu», a écrit le MSSS dans un communiqué de presse paru lundi, en début d’après-midi.
La majorité des cas problématiques, soulève-t-il, se sont produits chez des femmes de moins de 55 ans.
«Aucun événement de type thrombose lié à ce vaccin n’a été déclaré au Québec. Le mot d’ordre est clair: prudence.» – le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, sur son compte Twitter
Après la publication d’un premier avis en ce sens du Comité consultatif national de l’immunisation, l’Île-du-Prince-Édouard est devenue lundi la première province canadienne à suspendre l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca.
Jusqu’à maintenant, le Québec avait réitéré sa confiance au vaccin, tout comme le gouvernement fédéral d’ailleurs. Il y a exactement deux semaines, en point de presse, les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault avaient tour à tour donné leur aval à son utilisation.
«La Santé publique du Québec fait un suivi d’heure en heure, et nous dit qu’il n’y a aucun risque avec le vaccin», avait signifié M. Legault, à Montréal.
Nouveau revirement
C’est un nouveau rebondissement dans cette affaire. Au départ, Santé Canada avait suggéré de limiter l’administration du vaccin aux moins de 65 ans, avant de se rétracter quelques jours plus tard.
Aux dernières nouvelles, plus de 300 000 canadiens ont accepté le vaccin CoviShield. En théorie, 1,5 M de doses du vaccin de conception britannique doivent arriver en territoire canadien cette semaine.
Or, «il existe une incertitude substantielle sur les bénéfices du vaccin d’AstraZeneca», a lancé lundi la présidente du CCNI, Caroline Quach-Thanh. Santé Canada conduira une nouvelle étude sur ses dangers potentiels.