Le premier ministre a annoncé en point de presse mercredi soir que plus de 9000 cas ont été recensés dans la province pour cette même journée, ce qui constitue un nouveau record. C’est 3000 cas de plus que les 6000 cas quotidiens de COVID-19 enregistrés lors du dernier bilan quotidien, pourtant déjà un record depuis le début de la pandémie.
Monsieur Legault estime que cette «augmentation exponentielle» du nombre de cas aura un impact sur les hospitalisations. Selon le premier ministre, le nombre d’hospitalisations en une semaine est passé de 309 à 445.
D’après le dernier rapport de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS), les trois prochaines semaines devraient être marquées par l’«intensification rapide du nombre de nouvelles hospitalisations et des taux d’occupation des lits COVID-19».
«Ce qu’on veut, c’est que ça ne déborde pas dans les hôpitaux. On veut être capables de soigner tout le monde, que ce soit des patients COVID ou des patients réguliers», a-t-il expliqué en point de presse mercredi soir.
C’est à l’issue de ces déclarations que de nouvelles mesures sanitaires ont vu le jour, notamment la limitation à six personnes (ou deux bulles) des rassemblements dans les domiciles et dans les restaurants, dès le 26 décembre. Néanmoins, pour Noël et la veille, les mesures demeurent les mêmes: dix personnes vaccinées peuvent se retrouver sous le même toit.
Transmissibilité accrue
Le variant Omicron a pris de court le monde entier alors que les différents pays tentent toujours de maîtriser le variant Delta. Au Québec, Omicron représente désormais plus de 80% des cas de COVID-19 détectés dans la province, selon l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ).
D’après l’INSPQ et à cause de la vitesse de transmission accrue de ce variant, il n’est plus pertinent ni réaliste de tenter de freiner Omicron par le criblage systématique des cas positifs et par une gestion différente des cas et des contacts. Omicron s’est rapidement propagé au Québec en raison de l’augmentation des contacts sociaux effectifs, la faible couverture vaccinale avec la 3e dose et la diminution de la protection de base conférée par deux doses de vaccin.
Rappelons que le premier cas d’Omicron au Québec avait été détecté le 29 novembre.
Deux doses: moins efficace
Des données démontrent que l’efficacité du vaccin diminue avec le temps après les deux premières doses et des études réalisées sur le variant Omicron tendent de plus en plus à affirmer qu’il résiste aux vaccins actuels.
Selon Radio-Canada, des études menées par des chercheurs de l’Institut Pasteur ont permis de constater que les deux doses du vaccin Pfizer ou du vaccin AstraZeneca ne neutralisaient quasiment plus le variant Omicron, cinq mois après leur administration. Quant à Moderna, la dose de rappel permettrait de multiplier par 37 les niveaux d’anticorps neutralisants contre Omicron.
Deux doses de vaccin seraient efficaces à 30% vis-à-vis d’Omicron, contre 75% et plus pour une 3e dose. Une dose de rappel offre donc une protection plus durable.
Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réclame un moratoire sur l’administration des doses de rappel dans les pays développés. L’organisme souhaite que les efforts soient davantage concentrés sur les pays qui n’ont pas encore pleinement distribué les doses initiales de vaccin afin de limiter l’apparition de nouveaux variants.