L’Unité permanente anticorruption (UPAC) et la Sûreté du Québec (SQ) auraient présentement 150 dossiers d’enquête en cours sur des cas de passeports vaccinaux frauduleux, selon ce qu’a dit la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, à l’émission Tout un matin diffusée sur les ondes de Radio-Canada, jeudi matin.
Un dossier d’enquête pourrait concerner plusieurs faux passeports vaccinaux ou plusieurs personnes impliquées dans des stratagèmes frauduleux, précise la ministre Guilbault. Le nombre de faux passeports présentement en circulation au Québec pourrait donc être important.
Selon une enquête publiée mercredi par La Presse, des CISSS et des CIUSSS ont été avertis par l’INSPQ en novembre dernier qu’il y avait des milliers d’entrées «anormales» dans les registres de vaccination. Par exemple, des vaccins auraient été inscrits dans le système au milieu de la nuit, ou encore avec plusieurs semaines ou mois de retard. Ainsi, plusieurs employés des centres de vaccination auraient généré de fausses attestations vaccinales en échange de pots-de-vin. Ce stratagème aurait ainsi permis la production de plusieurs milliers de passeports vaccinaux parfaitement fonctionnels pour des gens qui n’ont jamais été vaccinés.
Selon la ministre Guilbault, l’UPAC est chargée d’enquêter sur ces employés et les fonctionnaires impliqués dans le réseau de fraude. De leur côté, la SQ et les corps policiers municipaux mènent des enquêtes sur les utilisateurs de ces faux passeports. Sur les 150 dossiers d’enquête en cours, une trentaine seraient en lien avec de la corruption ou des tentatives de corruption, a d’ailleurs précisé la ministre Guilbault.
Une situation «très grave»
Geneviève Guilbaut souligne que l’utilisation ou la production de passeports vaccinaux frauduleux peut mener à des sanctions et des conséquences très graves.
Les faux passeports en question, que vous soyez les producteurs ou les utilisateurs, c’est littéralement des bombes à retardement qui peuvent vous exploser en plein visage à tout moment.
La ministre Guilbault, à l’émission Tout un matin
En entrevue avec Métro mercredi, le porte-parole de l’UPAC a également qualifié la situation de «grave». Il précise également que de telles infractions sont passibles de sanctions allant jusqu’à l’emprisonnement. «Les personnes qui commettraient ces actions pourraient contrevenir à plusieurs articles du Code criminel, entre autres la production et l’usage de faux documents, l’abus de confiance et la corruption, ainsi que des infractions pénales à la Loi sur la santé publique.»
L’UPAC a d’ailleurs mis en garde «les personnes qui pourraient être tentées de produire, faire le trafic ou utiliser de faux passeports vaccinaux», dans un récent communiqué.
Les personnes soupçonnant la production ou l’usage de faux passeports sont invitées à contacter l’UPAC via son site web ou la ligne anonyme destinée aux dénonciations, au 1 844 541-UPAC.