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Le Principe de Joyce écarté de la santé, vague de critiques contre la CAQ

Joyce Echaquan

Joyce Echaquan

Des leaders autochtones et des élus fustigent le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) pour son refus d’intégrer le Principe de Joyce et la sécurisation culturelle dans la refonte de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.

Comme le révélait récemment le quotidien Le Devoir, le gouvernement Legault ne tiendra pas sa parole relativement à son engagement d’inclure la notion de sécurisation culturelle dans la loi. Il s’y était pourtant engagé après la mort de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette.

«Cette mesure législative n’était qu’une bien petite arme pour combattre un aussi grand fléau que celui du racisme dans le système de santé et des services sociaux, voilà maintenant que le Québec fait volte-face et renonce à mettre en place cette timide mesure», peut-on lire dans un communiqué diffusé vendredi par l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).

La sécurisation culturelle est une mesure législative qui vise à s’assurer que les soins de santé soient culturellement adaptés aux personnes qui reçoivent ces services. Il s’agissait d’ailleurs d’une des recommandations du rapport Viens, déposé au terme de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec en 2019.

«Pour combattre le racisme systémique envers les Premières Nations, il faudra bien plus que des mots. Le gouvernement de la CAQ préfère s’isoler dans son déni de l’existence même du racisme systémique qui souille le bien-être et la sécurité des populations des Premières Nations», a affirmé Ghislain Picard, chef de l’APNQL.

«Défaut de mémoire»

Mercredi, le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw réagissaient également à cette décision du gouvernement.

La mémoire nous fait-elle à ce point défaut au Québec? Avons-nous collectivement oublié la tragédie qui a mené au décès de Joyce Echaquan le 28 septembre 2020?

Extrait d’un communiqué du Conseil de la Nation Atikamekw

 «Comment les membres de la communauté de Manawan et toutes les Premières Nations vont pouvoir retrouver l’estime et la confiance envers les hôpitaux et l’ensemble du système de la santé après un revirement du gouvernement du Québec sur la notion de la sécurisation culturelle dans la santé?», a réagi Paul-Émile Ottawa, chef du Conseil des Atikamekw de Manawan. 

«Honteux», selon QS

La députée de Québec solidaire Manon Massé a qualifié de «honteux» l’abandon de la promesse du gouvernement Legault. «La CAQ démontre une fois de plus son absence de volonté à agir pour transformer les relations de l’État québécois avec les Autochtones», s’est-elle désolée.

«Le gouvernement s’excuse et promet, mais ne livre pas. Comme peut-il prétendre qu’il veut développer un rapport de nation à nation? La semaine dernière, le ministre Jolin-Barette refusait de reconnaître les langues autochtones dans la loi. Hier, le ministre Roberge refusait de mettre en place un protecteur de l’élève autochtone. Aujourd’hui, c’est le ministre Lafrenière qui brise une promesse. Qu’est-ce que ce sera demain?», a-t-elle ajouté.

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