«L’environnement n’est qu’un slogan» pour l’administration Plante, accuse l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal. Le parti Ensemble Montréal estime que le contrat de Ricova, responsable de la gestion du recyclage au centre de tri de Lachine, a été résilié six mois trop tard.
«Des millions ont été investis dans le recyclage sans garantie de succès», déplore le chef de l’opposition Aref Salem. Celui-ci craint que des ballots se retrouvent au centre d’enfouissement, en raison d’un surplus. Projet Montréal est en mode solution en espérant que cette démarche soit évitée.
Devant ce surplus de ballots, Ensemble Montréal craint aussi des risques d’incendie.
Ça fait cinq ans que les choses ne vont pas bien avec les centres de tri. Pourquoi on attend avant d’agir, d’essayer de trouver une solution?
Aref Salem, chef d’Ensemble Montréal
Chaque mois, Ricova rédige un nouveau rapport concernant la qualité des matières triés et le niveau de contamination des ballots. Mais ces rapports ne sont pas rendus publics, ce que déplore Ensemble Montréal.
Devant la pire crise qu’a connue «la Ville en matière de recyclage», l’opposition demande la tenue d’une séance de conseil spéciale dans la semaine du 26 septembre. L’objectif serait d’expliquer les conséquences financières et environnementales de la résiliation du contrat de Ricova. Au cours du conseil municipal, Valérie Plante a indiqué qu’elle n’avait «aucun problème» avec la tenue d’une telle rencontre.
Rupture de service évitée
Ricova a été placée sur une liste noire par la Ville en juin. Ce processus rend impossible l’octroi d’un nouveau contrat à l’entreprise. Il y a six mois, le Bureau de l’inspecteur général (BIG) critiquait vertement l’organisation, demandant à la Ville de résilier ses contrats avec elle.
La Ville a toutefois dû attendre pour résilier les contrats afin d’éviter des ruptures de service. «On a agi avec diligence, assure Valérie Plante. On n’est pas arrivé avec une solution sur le coin d’une table. Si on avait écouté Ensemble Montréal, on aurait eu un bris de service. Mais nous, on voulait bien faire les choses.»
Si la résiliation du contrat avec Ricova était si simple, l’inspectrice générale l’aurait exécutée. Elle en a le pouvoir, rappelle la mairesse de Verdun Marie-Andrée Mauger. «Il fallait faire les choses dans le bon ordre. Ce qu’on a fait, croyez-moi. On ne s’est pas traîné les pieds», s’est-elle défendue.
C’est la Société VIA qui assurera désormais la gestion du recyclage à Lachine.