Coronavirus oblige, le 36e Festival international de cinéma Vues d’Afrique se déroule cette année exclusivement en ligne. Dès vendredi et jusqu’au 26 avril, près de 40 œuvres de 27 pays seront accessibles gratuitement pour une période de 48 heures sur tv5unis.ca. Dans notre quête du prochain Atlantique, Métro a découvert six films…
Un divan à Tunis
Quelles sont les chances de réussite d’une célibataire trentenaire tatouée qui tente d’ouvrir un cabinet de psychanalyse dans le Tunis de l’après révolution? C’est ce qu’on découvre au sein de cette comédie souvent savoureuse de Manele Labidi, peuplée de personnages attachants. Malgré son côté ludique et superficiel, le récit charmant comme tout ne manque pas d’explorer la face schizophrénique de la société, confiant un nouveau rôle irrésistible à l’éblouissante Golshifteh Farahani.
Présenté les 17 et 18 avril
Bintou mariage précoce
Cousine spirituelle de Kikirou, Bintou a 13 ans et est l’une des meilleures élèves de son école. Sa vie risque toutefois de changer du tout au tout lorsque son père accepte de la marier à un vieux commerçant afin d’éponger ses dettes. À partir d’une réalité triste et sombre, Kheraba Traore offre un dessin animé courageux et parsemé d’espoir, dont l’animation rudimentaire renforce ce sentiment de devoir se dresser devant cette adversité qui possède tous les moyens d’arriver à leurs fins.
Présenté les 17 et 18 avril
Tabaski
Fête islamique où l’on sacrifie généralement un mouton, la Tabaski devient sous la direction de Laurence Attali un essai métaphorique, alors que les nations africaines se superposent aux bêtes mises à mort. Un traitement qui va allègrement de l’ombre à la lumière, laissant une part importante à l’art (peinture, musique) tout en multipliant les archives révélatrices et les animaux trop mignons.
Présenté les 23 et 24 avril
Sur les 64 titres originellement retenus par Vues d’Afrique, 37 ont pu joindre l’expérience numérique, soit 23 œuvres de fiction ou d’animation et 14 documentaires. Tous sont accessibles gratuitement sur tv5unis.ca.
Eyebrows
C’est une bouleversante proposition cinématographique qu’offre le réalisateur égyptien Tamer Ashry avec cet opus rigoureux, dont la forme réfléchie – riche travail sur le cadre et l’enfermement – est en constante osmose avec son sujet. Devant l’éternel combat entre la liberté et la religion, l’avenir de deux femmes arborant le niqab finit par en pâtir.
Présenté les 21 et 22 avril
Un parcours de lutte et de liberté
Raconter quatre siècles d’histoire des Noirs d’Amérique en seulement neuf minutes n’est pas une mince affaire. Marie-Denise Douyon, Radu Juster et Shérane Figaro y arrivent pourtant à l’aide de chorégraphies simples et puissantes à la fois, où se succèdent mouvements et événements, évolutions radicales et musicales. Un tour de force qui transcende allègrement son budget limité et ses visées didactiques.
Présenté les 23 et 24 avril
Notre-Dame du Nil
À l’instar du chef-d’œuvre Le ruban blanc de Michael Haneke qui appréhendait la montée du nazisme, cette adaptation du roman de Scholastique Mukasonga annonce le génocide rwandais de 1994 en situant son action deux décennies plus tôt dans un prestigieux institut catholique. De l’innocence de ses jeunes pensionnaires naît peu à peu un climat d’horreur, qu’alimente la mise en scène soignée d’Atiq Rahimi qui verse toutefois un peu trop dans le symbolisme démonstratif.
Présenté les 25 et 26 avril