Culture

Les cinémas se préparent à rouvrir après des mois sans public

salles de cinéma

Une salle du cinéma Beaubien

Les cinémas du Québec situés en zone rouge pourront accueillir des spectateurs à partir du 26 février. Malgré un soulagement pour les salles, certaines zones d’ombre demeurent quelques heures après l’annonce du gouvernement.

Une bonne surprise. Les cinémas montréalais ont appris hier qu’ils étaient autorisés à rouvrir leurs portes closes depuis octobre. «C’est sûr que nous sommes contents. Nous étions prêts à reprendre les activités. Voilà, c’est fait!», confirme Mario Fortin, directeur général des cinémas Beaubien, du Parc et du Musée.

Des propos qu’il tempère cependant, puisqu’avec une petite dizaine de jours de délai, l’heure est à l’organisation. «Il faut faire partir toute la machine. Mes techniciens vont rentrer lundi pour s’assurer que les projecteurs fonctionnent. Ça sera ensuite au tour du personnel pour faire le ménage, car ça fait quand même cinq mois qu’il n’y a eu personne dans les lieux», poursuit Mario Fortin.

«Nous sommes présentement en train d’évaluer les impacts sur les horaires employés, nos revenus.» Mario Fortin

Couvre-feu, couvre-visage

Ensuite viendra l’adaptation aux nouvelles normes pour limiter la propagation de la COVID-19.

Côté sanitaire, les mesures restent les mêmes que cet été, à l’exception du port du masque de procédure qui devient obligatoire en tout temps. La conséquence directe pour les propriétaires de salles comme Mario Fortin est la fermeture des comptoirs à bonbons, synonyme d’un manque à gagner évident.

Dans un communiqué, l’Association des propriétaires de cinémas du Québec va dans ce sens. Elle évoque «une ouverture des cinémas [qui] se ferait à perte pour les propriétaires, une situation insoutenable après les sacrifices financiers de la dernière année».

«Les ventes alimentaires représentent habituellement environ 50 % des revenus d’un cinéma et peuvent aller jusqu’à 80 % pour certains. Avec ces mesures, une ouverture des cinémas amènerait des pertes financières plus grandes que si les cinémas demeuraient fermés.» Extrait du communiqué de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec

Même si les trois cinémas de Mario Fortin avaient déjà l’habitude de premières séances à 10h du matin, le couvre-feu va limiter leur activité. «La dernière séance de la journée va devoir être supprimée. Alors oui, cela va également hypothéquer nos revenus.»

Quels films dans les cinémas?

Comme l’a dit François Legault lors de la conférence de presse de mardi soir, La Déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette prendra l’affiche dès le 26 février, tout comme Errance sans retour et le film d’animation Félix et le trésor de Morgäa.

Mais qu’en sera-t-il du reste de la programmation? «Ça ne s’improvise pas», prévient Mario Fortin. Et d’ajouter «les films, il faut les négocier. Il y a donc aujourd’hui une réunion du Comité de relance du cinéma au Québec sur la programmation, justement pour établir le calendrier.»

Bien que la réouverture des cinémas coïncide avec la semaine de relâche, Mario Fortin espère qu’il s’agit d’une décision durable. «C’est la seule chose que nous voulons. Donnez-nous la chance de prouver qu’on est capable d’ouvrir nos salles de manière sécuritaire», conclut-il.

Enfin, l’Association des propriétaires de cinémas du Québec entend poursuivre les discussions. «Nous sommes confiants que nous arriverons à un terrain d’entente» avec les autorités, affirme-t-elle.

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