L’univers de Toupie et Binou prend pour la première fois le chemin du grand écran, où les enfants pourront le retrouver dès le 11 août. Au doublage: Anne Dorval, Geneviève Schmidt, Stéphane Rousseau, Xavier Dolan et, bien sûr, Marc Labrèche.
Eh oui, Marc Labrèche renoue avec Toupie, la dynamique souris qu’il a doublée dans Toupie et Binou, la série télé diffusée il y a presque 20 ans et tirée des livres éponymes.
Dans cette nouvelle aventure, Toupie et son fidèle ami Binou, le chat muet, doivent se rendre au «Monde des Objets Perdus», puisqu’ils ont accidentellement fait disparaître Monsieur Mou, l’ami de Binou. C’est que Dorothée (Anne Dorval), le génie-vache accro à son téléphone, a effacé la peluche au lieu de la tâche qu’elle avait. Oups!
Toupie, Binou et Dorothée partiront donc en mission et feront la rencontre de nouveaux amis, dont les comiques jumeaux goélands identiques Jean-Jacques (Stéphane Rousseau) et Jacques-Henri (Xavier Dolan) ainsi que La Magnifique Princesse (Geneviève Schmidt).
Des insulaires célibataires aux personnages pour enfants
«Le fait que ce soit un produit 100% québécois, je trouve ça formidable. J’étais contente de participer à ça», explique d’emblée Anne Dorval en entrevue avec Métro. «C’est tout le temps le fun de faire des doublages de dessins animés, avec des personnes qui ne sont pas des êtres humains. On peut tout inventer, tout imaginer et on retombe en enfance.»
De son côté, Geneviève Schmidt a vécu un baptême: «C’était la première fois que je faisais ça, du doublage. Je ne connaissais pas le projet Toupie et Binou à la base, j’ai donc compris son importance dans la vie des enfants.»
Celle qui a été la première narratrice de la franchise L’île de l’amour (Love Island) a combiné les deux projets au contenu complètement opposé en même temps. «Le matin, je narrais L’île de l’amour, et l’après-midi, Toupie et Binou. C’était deux façons de faire, pour deux publics différents.»
Écrit et réalisé par Dominique Jolin et Raymond Lebrun, Toupie et Binou s’adresse effectivement à un public tout jeune. Ne vous attendez donc pas à un film s’apparentant aux classiques de Pixar ou de Disney que les parents écoutent avec quasiment autant de passion que les plus petit.e.s.
Tout de même, les adultes peuvent trouver leur compte ici et là. Pensons à la sympathique folie de l’interprétation de Marc Labrèche, au plaisir de deviner à qui appartiennent les voix des personnages ou encore aux échanges entre les frères goélands, attachant duo qui cherche désespérément son papa disparu dans le «Monde des Objets Perdus».
Et une surprise attend le public à la fin du film, lorsque le prince disparu sur le coup de minuit est révélé. Surprise que Geneviève Schmidt a elle-même eue lors de l’enregistrement de sa voix!
Un univers éclaté
«On est de plus en plus restreint, on ne peut pas toujours s’éclater dans le jeu», constate Geneviève Schmidt. Mais dans ce projet, la distribution avait l’espace pour le faire. Anne Dorval ajoute: «Il faut que la voix suive l’image, que ça déborde, mais aussi que ce soit crédible.»
Cette liberté dosée représente l’une des grandes forces du film, qui n’a par ailleurs rien à envier aux productions jeunesse internationales sur le plan de la qualité visuelle et du son.
«J’aime beaucoup les couleurs. Toupie et Binou, c’est réussi artistiquement. J’ai vu le film et je suis vraiment contente de participer au projet», souligne la voix de La Magnifique Princesse.
Si tous les chemins mènent au «Monde des Objets Perdus» (ou à Rome, c’est selon), ce ne sont certainement pas toutes les avenues qui conduisent à un bon film jeunesse. Mais que faut-il pour y parvenir? Pour Anne Dorval, il faut «un univers sans jugement, une ouverture, de la joie et de l’espoir», tandis que pour sa collègue, ça prend «un texte intelligent, des personnages qui vont vers l’autre, des voix souriantes et de la rigolade».
En se fiant à ces critères, on peut dire que Toupie et Binou est un film réussi.