Après les expositions immersives, les concerts immersifs. Ce type de spectacle allie les éléments de la musique live à d’autres formes d’art, comme la performance ou le théâtre, pour susciter l’engagement des spectateur.trice.s et mieux les plonger dans l’univers de l’artiste.
Le duo artistique formé du rappeur et chanteur Kirouac (Paul Provencher) et du producteur Kodakludo (Ludovic Rolland-Marcotte) a annoncé sa séparation le mois dernier, après quatre années à faire de la musique ensemble. Pour leur tout dernier spectacle à deux, dont la représentation montréalaise se tiendra le 26 août prochain au Club Soda, les musiciens ont préparé un concert bien spécial qui prend la forme d’une expérience immersive.
Proposé en complément à leur dernier album Les Gradins, une œuvre conceptuelle qui comprend aussi une bande dessinée et un album photo, le spectacle Les Gradins: Open World reprendra la nature multidisciplinaire et la structure narrative de ce projet.
Franchir le quatrième mur
En plus de mélanger la musique, le théâtre et les arts multimédias, l’événement du 26 août – à la fois un lancement du dernier opus Les Gradins et «un adieu» aux fans – comprendra aussi une partie interactive avec le public. La foule sera donc amenée à faire des choix qui influenceront le cours du spectacle. On y racontera une histoire dans un «espace hors du temps», souligne Kirouac.
«On ne voulait pas créer un spectacle qui soit juste ancré dans la musique. Notre album est un acte narratif et il raconte une certaine histoire. Ce côté narratif est plus évident dans la bande dessinée qui accompagne l’album, et on voulait mettre ça sur scène», soutient-il.
Mais Kirouac et Kodakludo ne sont pas les seuls au Québec à vouloir offrir l’expérience la plus totale lors de spectacles de musique exceptionnels.
La rappeuse Marie-Gold avait aussi impliqué son public dans une expérience immersive lors du lancement de son dernier album, Bienvenue à Baveuse City. «J’ai obtenu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec pour que mon lancement au Ausgang en avril dernier soit un spectacle participatif», explique-t-elle.
Le tout prenait la forme d’une fête foraine où chaque chanson était associée à une activité qu’on retrouve dans ce genre de foire. Par exemple, pour la chanson Maison de dicks, il y avait un carrousel, et le public était invité à monter sur le manège. «C’était plus artisanal et bricolé. Ce n’était pas technologique avec des projections, mais c’était quand même immersif», souligne Marie-Gold.
Dans le cadre de Pop Montréal en 2018, l’autrice-compositrice-interprète Lydia Képinski avait présenté Sadenight, un concert immersif au Cinéma L’Amour.
Elle y transgressait le quatrième mur en utilisant la dimension cinématographique et théâtrale que lui permettait le lieu. «Il y avait plein de choses qui ne se passaient pas sur la scène», précise-t-elle.
Un plongeon dans l’univers de l’artiste
Les artistes interrogés s’entendent pour dire qu’un concert immersif permet au public de mieux comprendre l’univers de l’artiste dans lequel il est plongé et de s’en imprégner.
«Toutes les étapes du spectacle sont pensées pour que le public entre vraiment dans notre univers et qu’on puisse l’illustrer de la manière la plus vivante», soutient Kirouac.
«C’est aussi une manière pour le public de voir que l’artiste s’implique au-delà de la musique dans l’aspect créatif de son projet. On rentre dans l’art visuel, l’art performatif, donc on rentre dans d’autres dimensions du projet», renchérit Marie-Gold.
Toutefois, puisqu’ils nécessitent une préparation intense et une scénographie bien unique, les concerts immersifs ne se prêtent pas à tous les spectacles, mais plutôt à des occasions qui méritent des événements thématiques.