La Ville de Montréal s’est unie ce matin à Hydro-Québec pour annoncer l’acquisition d’un terrain afin de protéger le boisé Steinberg, situé au bord de la rue Hochelaga. Le terrain servira à construire une centrale électrique en face du boisé, plutôt que de raser ce dernier pour y construire la centrale.
La part de l’investissement total de 50 M$ qui revient à la Ville de Montréal s’élève à 27 M$ et comporte le territoire du boisé, évalué à 7 M$. Le reste du terrain acquis par la Ville sera utilisé pour de futurs projets municipaux.
«La santé humaine et celle de la biodiversité en ressortent gagnantes», s’est réjouie Patricia Clermont, coordonnatrice de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), qui a félicité, avec le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), la décision de la Ville.
Marie-Andrée Mauger, responsable de la transition écologique et de l’environnement pour la Ville de Montréal, a expliqué que la protection d’espaces semblables au boisé Steinberg est une manière de rendre la ville «plus résiliente aux aléas climatiques, comme les îlots de chaleur». La Ville souhaite entre autres que les espaces verts représentent 30% du territoire urbain d’ici 2030.
Un bon début
De nombreux citoyens étaient présents dans le boisé Steinberg, où s’est déroulée l’annonce. Daniele s’est dite «moyennement heureuse» de l’annonce, qui marque «un pas dans la bonne direction» sans pour autant rejoindre toutes ses attentes.
Julien Hénault-Ratelle, conseiller de ville du district de Tétreaultville pour Ensemble Montréal, a partagé ce point de vue. Il a décrit le terrain acquis comme «insuffisant», rappelant que «la zone en question ne fait qu’un tiers de la superficie du boisé. C’est un début, mais il faut faire plus. Pour un projet de 27 M$, on aurait pu en faire plus pour les citoyens qui veulent voir leurs espaces protégés.»
Le conseiller a notamment déploré que la zone humide au sud du boisé Steinberg ne soit toujours pas protégée, bien que la Ville ait assuré «faire des démarches» pour acquérir le terrain, qui appartient actuellement au ministère des Transports.