Avant de se faire connaître sur OnlyFans, où elle est aujourd’hui suivie par plusieurs milliers de personnes, Chloée-Mitsou Fortin, aka Chloée FitGamer, était enseignante. Si elle assume complètement ce changement de carrière, elle reconnaît que cette activité n’est peut-être «pas faite pour tout le monde».
Enseignante pendant plusieurs années, Chloée n’est pas devenue créatrice de contenu sur OnlyFans du jour au lendemain. Tout commence en fait sur Twitch, plateforme de streaming en direct sur laquelle elle se lance au début de la pandémie. En plus de jouer à quelques jeux vidéo, elle propose des lives «just chatting» (juste pour discuter, en français) lors desquels elle parle notamment de son expérience du couple ouvert et de sujets touchant à la sexualité.
Dans le même temps, elle se fait aussi connaître sur TikTok et Instagram, et gagne rapidement en visibilité, ce qui lui donne envie d’aller explorer d’autres horizons. Elle ouvre alors son compte OnlyFans.
«Ça fait bientôt trois ans que je me suis lancée sur OnlyFans. J’avais vraiment envie d’essayer et je ne regrette pas, raconte-t-elle. Par contre, c’est vrai que j’ai hésité au début. J’ai deux enfants et en allant sur OnlyFans, je savais que ça allait faire parler.»
Si elle n’a jamais «reçu de hate dans la vraie vie», Chloée a toutefois été victime d’une fuite de photo et remarque que la perception que les autres peuvent avoir d’elle a changé.
Je le vois parfois dans la manière dont les gens m’abordent. On pense que je suis une personne hypersexuelle dans ma vie privée alors que c’est faux. Et même si je suis quelqu’un d’éduqué, j’ai aussi l’impression qu’on m’accorde moins de crédibilité qu’avant.
Chloée FitGamer
Un vrai travail
Pourtant, gérer son compte OnlyFans est devenu un travail à temps plein pour l’ancienne enseignante. Elle y passe au moins 30 heures par semaine. Un investissement qui vaut la peine, selon elle, puisqu’elle a ainsi acquis une totale liberté financière. Elle se réjouit de bien gagner sa vie – beaucoup mieux que lorsqu’elle était prof – en créant uniquement le contenu qu’elle désire.
«C’est beaucoup de travail, oui. Je réponds à 200 messages par jour et je dois produire du contenu régulièrement, mais je trouve que j’ai une belle communauté d’abonnés. Je suis suivie par des hommes, des femmes, des couples; je fais des collaborations avec d’autres créatrices… J’aime ce que je fais!» témoigne-t-elle.
Malgré tout, elle déplore que son travail soit autant stigmatisé. Elle a d’ailleurs conscience que sa décision de devenir travailleuse du sexe sur OnlyFans a pu lui fermer des portes, l’empêchant par exemple de signer des contrats avec des agences ou d’obtenir des partenariats avec des marques sur les autres plateformes où elle est présente.
«Ce n’est pas fait pour tout le monde et je déplore que de très jeunes femmes se lancent sans prendre de recul. Quand j’ai décidé de créer mon compte, j’avais déjà une certaine maturité et j’étais capable de comprendre les conséquences que ça pouvait avoir, la manière dont ça pouvait affecter mon parcours de vie», conclut-elle.