Dans la classe de maternelle de Madame Johanne, les enfants se relaxent après le dîner. Tantôt ils sont couchés sur leur serviette, tantôt ils dessinent ou regardent un livre. Parfois aussi, leur enseignante les invite à prendre la posture de l’étoile ou à méditer en lotus.
Ils ne sont pas les seuls. L’année dernière, leurs amis des quatre autres classes de maternelle de l’école Alpha de Rosemère, dans la couronne nord de Montréal, ont eu droit à quelques leçons de yoga. Et de plus en plus d’écoles en proposent.
«Pour moi, il n’y a aucun doute que le yoga apporte beaucoup de bien-être physique et mental, en plus d’aider à la concentration», croit l’enseignante Johanne Duguay, elle-même adepte de yoga et ayant suivi la formation PédaYoga à la fin de la dernière année scolaire. Des bénéfices que les parents peuvent aussi observer, renchérit Katrina Besner, qui offre des leçons au petits depuis un peu plus d’un an dans son studio de Saint-Jean-sur-Richelieu, Origine Yoga.
«Ce qui revient le plus souvent dans les commentaires, c’est la meilleure gestion des émotions, mais le yoga permet aussi de développer la confiance en soi, la capacité à se calmer et à se concentrer, en plus de faciliter souvent la routine du dodo», énumère-t-elle. Sans oublier les bienfaits physiques comme la flexibilité.
Comment se déroule une séance de yoga pour enfants? «Il y a différentes écoles de pensée, commence Katrina Besner. Certains proposent des classes écourtées où ils adaptent les positions, mais j’y crois moins. En ce qui me concerne, mis à part les règles de base concernant la sécurité ou le respect, je ne les empêche pas de parler et je m’adapte à eux, à ce qu’ils ont envie de faire cette journée-là. Ils trouvent ça intéressant parce qu’ils participent et sentent que leur opinion compte.»
Même si la yogi formée en Californie par l’organisme Rainbow Kids Yoga pratique aussi à la maison avec sa fille de presque deux ans, elle ne «l’inscrirait pas à un cours», ajoutant que vers quatre ans, les enfants ont généralement la maturité nécessaire pour les leçons. «Il faut qu’il ait le goût», avertit-elle néanmoins.
Bénéfique pour les ados aussi
Du côté de l’Estrie, Kate Plamondon, enseignante en sciences, transmet sa passion du yoga dans le cadre d’ateliers parascolaires au Collège François-Delaplace, situé à Waterville, près de Sherbrooke, une école secondaire privée pour filles. «Depuis que j’offre des cours de yoga à des adolescentes [l’année dernière, elle enseignait au Collège du Sacré-Cœur, à Sherbrooke], leur ouverture a été une des premières choses qui m’ont éblouie, observe-t-elle. Même si elles croyaient que c’était une affaire pour les vieux ou pour les granos, après une seule expérience, elles avaient déjà remarqué des bienfaits et une accessibilité pour tous. Elles me disent se sentir plus détendues, plus concentrées.»
Mme Plamondon note en plus chez elles un effet important sur la compréhension et l’acceptation de leur corps en pleine transformation. Ses élèves lui disent même appliquer les techniques de yoga au quotidien. «Que ce soit pour s’endormir ou en prévision d’un examen. C’est éblouissant!» s’exclame l’enseignante.
«Je pense que [les écoles qui intègrent le yoga à leurs activités quotidiennes sont] extraordinaires, estime pour sa part Katrina Besner. Si tout le monde pouvait faire ça, nos enfants auraient des journées plus équilibrées, leurs capacités d’apprentissage s’en trouveraient améliorées et ils seraient eux-mêmes beaucoup plus calmes.»
À la maison
En attendant que le yoga devienne une matière obligatoire (on peut toujours rêver!), la yogi Katrina Besner recommande de faire du yoga un jeu au cours d’une petite pause dans la journée à la maison. Quelques lectures complémentaires :
• Mon premier livre de yoga (Yoganimo), Éditions Enfants Québec
• YogAmusant : initiation au yoga pour les enfants, Caractère