Le chef Antonio Park a voyagé et cuisiné partout dans le monde, mais Montréal, sa ville d’adoption depuis ses 15 ans, reste son lieu de prédilection. Situé dans Westmount, son restaurant Park propose une cuisine éclectique, inspirée des enseignements de sa mère et de ses nombreuses expériences de vie.
En quoi ta cuisine reflète-t-elle l’ambiance de ton restaurant?
«Les mets du Park sont préparés avec beaucoup de soin et de réflexion. Parfois, je peux prendre un mois entier à créer l’assiette omakase (suggestions du chef), en trouvant les produits de saison qui constitueront le plat parfait. Il est très important pour moi que les serveurs expliquent aux clients la composition des plats avec la même passion et la même joie que j’ai eues à la leur expliquer à eux. Ils sont en quelque sorte les messagers de ma cuisine ; je tiens donc à avoir une équipe unie et cohérente, qui contribue au succès de l’expérience culinaire des clients.»
Quelles sont tes bonnes adresses dans le quartier de Westmount ?
«Je vais souvent à la quincaillerie Hogg, car, en tant que restaurateur, j’ai toujours besoin de quelque chose : un outil, une ampoule, des clous, des ustensiles… Je vais aussi voir mes voisins de la Papeterie Westmount pour acheter des cartes, des ballons et des bougies aux clients qui fêtent leur anniversaire chez nous. Et j’adore aller au Bilboquet avec mes trois enfants pour déguster une glace à la fraise, c’est toujours un moment joyeux en famille.»
Que fais-tu pour te détendre quand tu ne travailles pas ?
«Sincèrement, je n’ai que très peu de temps pour moi. Quand ça arrive, j’aime pratiquer la natation. Je suis aussi passionné de sports, je les écoute tous! Que ce soit le soccer, le baseball, le tennis et, surtout, le hockey, avec nos Canadiens!»
As-tu un.e idole de jeunesse ?
«Oui, en parlant du Canadien, mon idole de jeunesse est sans contredit Patrick Roy. Je suis arrivé au Québec, en tant qu’immigrant, en 1990 et en 1993, le Canadien gagnait la Coupe Stanley. C’était magique pour le petit gars du secondaire que j’étais, et pour tout le monde d’ailleurs. Par la suite, j’ai eu la chance de cuisiner pour Patrick Roy. Je ne sais pas pourquoi, mais les joueurs de hockey fréquentent souvent mon restaurant!»
Quelle est ta philosophie de vie ?
«Celle que j’essaie de transmettre à mes enfants, et qui s’applique aussi dans le cadre de ma vie professionnelle, c’est de toujours garder l’esprit ouvert. Avec le temps, j’ai compris qu’être ouvert aux idées et aux opinions des autres me permettait toujours d’apprendre quelque chose d’enrichissant. Même si je dois prendre mille décisions pour mon restaurant, je m’applique à rester humble et à toujours écouter ce que les autres ont à dire.»
Quel rêve te reste-t-il à réaliser ?
«J’en ai plus d’un! Je suis un petit gars de parents coréens né en Argentine, et qui a grandi au Brésil et au Paraguay. Je rêve donc de construire des puits d’eau potable dans toute l’Amérique du Sud. Avec l’Organisation des Nations Unies, nous en avons déjà installé un en 2014 dans la province du Chaco, une subdivision de l’Argentine située au nord du pays. J’aimerais aussi un jour bâtir une immense ferme, toujours dans la même région, et une école culinaire qui enseignerait aux gens démunis comment cultiver des fruits et des légumes, puis comment les cuisiner, pour ultimement les sortir de la pauvreté. En parallèle, je suis ambassadeur de l’Unicef. J’ai grandi dans la pauvreté et j’ai vraiment envie de redonner à la communauté, c’est le genre de projet qui donne un sens à ma vie.»
Actualités
Antonio Park est propriétaire du restaurant Park et du Café Bazin. Il est aussi copropriétaire de plusieurs autres restaurants, dont le Jatoba, le Kampai Garden et Le Cathcart, situés au centre-ville. Depuis peu, il signe les menus des vols d’Air Canada entre le Canada et plusieurs destinations comme Tokyo, Sao Paulo et Buenos Aires.