Lorsqu’on fait référence à la sexualité, tout le monde veut être comme tout le monde, mais à sa façon; être unique, tout en restant conforme aux autres. Bref, la normalité sexuelle, qu’est-ce que c’est au juste?
Ironiquement, c’est la question la plus souvent posée aux sexologues, mais à laquelle il est le plus difficile de répondre! Tout d’abord, parce que la sexualité n’est pas un phénomène figé. Elle continue d’évoluer et de se transformer au fil du temps. Or, un comportement qui auparavant semblait juste, peut en être tout autrement aujourd’hui, en raison de différents facteurs nouveaux ou changeants.
Par définition, la normalité fait référence à ce qui ne dérange pas et à ce qui est accepté par la société et qui ne déroge pas des règles. L’interprétation de la normalité sexuelle varie habituellement selon quatre critères généraux. Il est entendu qu’aucun ne définisse exclusivement le concept. Ils sont présentés afin de susciter une réflexion.
- La normalité biologique : fait référence à la complémentarité anatomique et fonctionnelle des organes génitaux et stipule que seule une sexualité génitale entre deux individus en âge de procréer serait normale.
- La normalité statistique : renvoie à l’aspect quantitatif. Le nombre détermine la norme. Cela dit, les comportements considérés anormaux sont ceux n’étant pas acceptés par la majorité. La pédophilie en serait un bon exemple.
- La normalité morale : englobe l’aspect légal, qui inclut les comportements qui ne nuisent pas aux autres ou à la société et l’aspect religieux, par les notions de bien et de mal. La normalité sociale y est rattachée, en s’appuyant également sur un certain idéal qui se définit par les institutions sociales et les règles non écrites.
- La normalité psychologique : se base sur la capacité d’adaptation du partenaire. Par exemple, un fétiche quelconque ne pose pas problème tant que l’autre s’en accommode.
L’indicateur individuel reste la souffrance et le mal-être. Peu importe le comportement sexuel, lorsque nous ne sommes plus dans le désir, mais plutôt dans la compulsion, la réduction de tensions et le fait de combler un manque, voilà où cela devient problématique.
En vérité, la norme est ce que nous en faisons. Il est donc important de se questionner sur sa propre conception, en définissant nos limites personnelles. C’est en se permettant une prise de conscience et en se façonnant un esprit critique que l’on en arrive à cesser de se comparer aux autres.
Donnez-vous le droit de vivre une sexualité qui vous ressemble.